La visite d’État de François Hollande
au Maroc, ces 3 et 4 avril, devait permettre de confirmer la place du Maroc
comme le “bon partenaire” de la France en Méditerranée.
Ces
deux jours passés à Casablanca et à Rabat auront permis d’éclairer ce
partenariat privilégié. “Tout va bien, les relations sont très saines”, dit
l’entourage de François Hollande. Le Maroc est en phase totale avec la France
sur la crise au Sahel. Il soutient la lutte contre le terrorisme, qui doit
aussi passer par le règlement du problème sahraoui, dont la cause s’est perdue
dans l’activisme narco-islamiste.
Avec
750 entreprises françaises, dont 36 du Cac 40, la France est le premier
partenaire commercial du Maroc, et son premier bailleur (l’aide publique
française représente 2,2 milliards d’euros). François Hollande et le roi
Mohamed VI ont confirmé leur ambition commune, à travers des projets
prometteurs dans les transports, les énergies renouvelables, les services
urbains. Les liens culturels sont aussi au beau fixe avec 30 établissements
français au Maroc et une communauté de 45 000 expatriés (80 000 avec les
binationaux).
Amical
sans être servile, le Maroc a fait preuve de sa stabilité dans les tempêtes de
2011 et 2012. On peut même parler d’une « exception marocaine », comme
l’expliquent Frédéric Rouvillois et Charles Saint-Prot dans un passionnant
ouvrage collectif. Cet essai clair et précis explique pourquoi ce pays a
échappé aux troubles du calamiteux “printemps arabe”. La stabilité du système
monarchique, l’alternance politique et les réformes menées par Mohamed VI
(statut de la femme, lutte contre la corruption et la bureaucratie,
décentralisation) en sont les facteurs essentiels. L’arrivée au pouvoir d’une
majorité islamiste s’est même faite en douceur, sous la tutelle vigilante du
roi, “commandeur des croyants”. Convaincant, cet essai permet de comprendre «
les promesses de l’étonnant modèle marocain ». On espère que les conseillers de
François Hollande l’avaient en main pour préparer ce voyage.
Source
de l’article Valeurs Actuelles
L’Exception marocaine,
sous la direction de Charles Saint-Prot et Frédéric Rouvillois, Ellipses, 288
pages, 21 €.
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