Tunisie : Les télécoms sur une trajectoire de croissance


Une vague de projets est prévue dans le secteur des télécommunications en Tunisie, et le pays se rapproche des objectifs fixés dans le programme d’expansion. Afin de faciliter un accès accru aux services, les promoteurs immobiliers et les opérateurs des télécoms seront bientôt obligés de s’assurer que les projets de construction incluent les infrastructures nécessaires pour accueillir des fibres optiques.

La stratégie tunisienne pour le haut-débit (Tunisia Broadband Strategy, TBS), publiée en septembre 2012, décrit les projets du gouvernement pour accélérer la croissance des TIC à travers un train de mesures incluant l’augmentation de la pénétration du haut-débit sur ligne fixe et mobile, et l’accroissement des capacités en fibre optique (FO).

Cette stratégie, qui a été développée par le régulateur des télécoms, l’Instance nationale des télécommunications (INT) sur une période de deux ans; avec le Centre d´études et de recherche des télécommunications (CERT) basé en Tunisie et le cabinet britannique d’analyse de réseaux Epitiro, met aussi en évidence les principales forces et faiblesses identifiées du secteur.

Les atouts identifiés incluent une concurrence saine entre les différents fournisseurs d’accès internet (FAI), le taux de pénétration du haut-débit le plus élevé de cette région du monde, un haut degré de compétences dans les TIC, des coûts peu importants pour les services et la faible taille du pays. En revanche, la TBS cite le monopole de Tunisie Télécom sur les services voix fixe, la ‘fracture numérique’ entre les villes côtières et l’intérieur du pays, la coopération médiocre entre les différents opérateurs et un manque de contenu local comme autant de contraintes qui ralentissent le développement du secteur.

Les TIC jouent un rôle essentiel dans l’économie tunisienne, et le secteur représente aujourd’hui près de 5 % du PIB, bien qu’une large part de ce chiffre soit due à des services sensibles aux prix comme l´offshoring. Les recommandations de la TBS confirment l’intention du gouvernement de se concentrer sur les TIC, mais le gros des efforts seront désormais concentrés sur les travaux d’équipement.

Bien que la Tunisie ait enregistré un taux de pénétration du haut-débit sur lignes fixes de 5,1 % à la fin 2011, l’INT souhaiterait que ce chiffre atteigne 40 % en 2016 puis 60 % en 2020. L’organisme gouvernemental ambitionne également de faire passer le taux de pénétration du haut-débit mobile de son niveau actuel de 3,9 % à 35 % dans le même laps de temps.

La TBS appelle à imposer la coopération dans la mise en place des infrastructures, ce qui devrait permettre, selon les autorités, d’améliorer l’efficacité du secteur tout en permettant aux entreprises de concentrer davantage de ressources à développer de nouveaux produits et services. La consolidation des infrastructures devrait contribuer à réduire les coûts pour les opérateurs déjà existants, mais elle permettra aussi à de nouveaux concurrents, comme les opérateurs de réseaux mobiles virtuels (MVNO), d’entrer sur le marché.

La majorité des efforts pour améliorer les infrastructures du haut-débit fixe sera axée sur l’amélioration des capacités des FO. La TBS prévoit de développer le pilier fibres optiques en intégrant le réseau télécom existant aux services actuellement utilisés par d’autres secteurs comme l’électricité et les transports. Les autorités prévoient aussi d´imposer des coûts fixes pour la location de FO afin de garantir aux entreprises de pouvoir tirer profit des capacités améliorées.

Dans un effort pour faciliter l’accès au haut-débit, la stratégie présentée oblige les promoteurs immobiliers et les opérateurs des télécoms à coopérer pour s’assurer que les infrastructures tiennent compte des besoins en FO. L’INT a déclaré qu’elle rédigerait une nouvelle loi exigeant des sociétés immobilières qu’elles accomplissent les travaux de génie civil nécessaire pour l’installation de FO, et imposant le pré-câblage pour les connexions de FO dans tous les projets de construction. Dans le cadre du projet de loi, les opérateurs de FO qui ont installé des infrastructures d’accès aux bâtiments devront permettre à leurs concurrents d’avoir accès aux connexions.

Un des aspects essentiels des projets exposés dans la TBS, et prévoyants le partage des infrastructures fixes, est la volonté de dégrouper la boucle locale et de mettre fin au monopole de Tunisie Télécom sur les services voix fixe. En plus d’ouvrir la voie pour l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché des lignes fixes, le dégroupage de la boucle locale permettra aussi aux FAI qui utilisent déjà les câbles en cuivre pour leurs offres ADSL de fournir des services de voix et de commercialiser des offres multiplay auprès des consommateurs.

La coopération entre les fournisseurs de services sera aussi requise dans le domaine du haut-débit mobile lorsque les licences 4G seront attribuées. La TBS indique que les opérateurs déposant une demande pour une licence 4G, qui devrait être déployée en 2014-2015, devront s’engager à fournir une couverture cellulaire à une partie des régions qui n’en bénéficient pas encore.

L’INT devrait imposer le partage du réseau d’accès radio et de l’infrastructure mobile pour réduire les redondances inutiles dans les télécommunications et pour encourager une utilisation plus efficace du nombre limité de fréquences disponibles. Elle décrit aussi d’autres projets visant à faciliter l’entrée sur le marché du haut-débit, comme la diminution des coûts associés au développement des infrastructures.

Source de l’article Oxfordbusinessgroup

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