Accord de libre-échange Maroc-UE: Querelles d’experts à Bruxelles

Drapeau-UE-et-MarocL’Accord de libre-échange approfondi et  global (ALEAG) en cours de négociation entre le Maroc et l’UE permettra à long terme un gain en PIB de 1,3 milliard d’euros par an pour le Maroc contre 1,4  milliard d’euros pour l’UE, a indiqué l’expert européen, Koen Berden.

Les résultats préliminaires de l’étude d’impact de l’ALEAG montrent, qu’à  court terme, les gains potentiels du Maroc seraient de près de 1,15 milliard  d’euros par an, contre 834 millions d’euros pour l’UE, a ajouté M. Berden,  expert à l’ECORYS, un organisme de consulting chargé par la Commission  européenne d’élaborer l’étude d’impact de développement durable pour l’ALEAG.

Intervenant lors de la réunion, mardi à Bruxelles, d’experts marocains du  Conseil économique, social et environnemental (CESE) avec leurs homologues  européens dans le cadre du groupe d’étude “relations commerciales UE-Maroc”, M.  Berden a indiqué que “l’impact macroéconomique de l’ALEAG sur l’économie  marocaine sera positif” dans le sens où l’accord va contribuer à l’amélioration  de la capacité concurrentielle du Maroc et à la promotion de la croissance et  de l’emploi.

Il a toutefois indiqué que l’accord devrait profiter à certains secteurs de  l’économie nationale plus que d’autres, notamment celui de l’agriculture, les  fruits et légumes en particulier, ainsi qu’à certaines branches de l’industrie  (automobile).

Commentant ces résultats, Mohamed Bachir Rachdi, rapporteur de la commission  des affaires économiques au CESE et président de la délégation marocaine à  cette réunion, a estimé que “le modèle d’évaluation adopté par ECORYS comprend  des failles manifestes par rapport aux simulations et aux études d’impact et ne  tient pas compte de tous les facteurs influents”.

Il est de ce fait important que le CESE marocain élabore sa propre étude  d’impact et engage avec son homologue européen un débat serein et objectif qui  tient compte des “intérêts des sociétés” et pas seulement de ceux de quelques  acteurs économiques et politiques.

M. Rachdi a fait savoir à ce propos que le CESE planche sur l’impact des  accords de libre-échange sur l’économie marocaine avec un focus sur l’accord  conclu avec l’UE, principal partenaire du Maroc, notant que l’analyse menée par  le Conseil a révélé que “ces accords profitent davantage aux pays partenaires  comme en témoigne l’aggravation continue du déficit commercial du Royaume avec  la plupart des pays avec lesquels il est lié par un accord de libre-échange”.

Les impacts limités de ces accords sur l’économie marocaine s’expliquent par  des facteurs en rapport avec leur mode de négociations et leur gouvernance  ainsi qu’avec le degré de préparation du Maroc à la libéralisation commerciale,  a-t-il dit.

Le Maroc et l’UE ont tenu, en avril dernier à Rabat, un premier round de  négociations en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange approfondi et  global. L’ALEAG a pour objectif principal de faciliter l’intégration  progressive de l’économie marocaine dans le marché intérieur de l’UE.

Source de l’article La Nouvelle Tribune

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