Le projet EuLebPot, qui s’est achevé hier, a permis de
réorganiser le secteur de la production de pommes de terre au Liban afin que le
pays réponde, enfin, aux standards européens en vigueur sur le plan de la
sécurité alimentaire.
«
Le Liban exportera jusqu’à 50 000 tonnes de pommes de terre en Europe » suite à
la clôture du programme EuLebPot, a pronostiqué hier le ministre sortant de
l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan. Car « la pomme de terre libanaise est
aujourd’hui saine et exportable vers les pays de l’Union européenne (...), ce
qui aura des conséquences positives en termes de création d’emplois », a-t-il
affirmé.
Le
programme EuLebPot pour la mise en place de standards de qualité européens,
afin de faciliter l’exportation de la pomme de terre libanaise, a pris fin
hier.
La
cérémonie de clôture s’est déroulée au ministère de l’Agriculture en présence
du ministre Hajj Hassan, de l’ambassadeur d’Italie au Liban, Giuseppe Morabito,
du chef de projet, Daniele Galli, du secrétaire général du Conseil national
pour la recherche scientifique (CNRS), Mouïn Hamzé, et de nombreux experts
libanais et italiens ayant participé à l’élaboration et la mise en place du
programme.
«
L’agriculture a toujours été une source très importante de revenus dans les
régions rurales pauvres (...) Une augmentation du revenu agricole entraîne une
réduction de la pauvreté », a affirmé à cette occasion M. Morabito.
Partiellement
financé par la Coopération italienne à hauteur de 400 000 euros (contre 180 000
euros pour le gouvernement libanais), EuLebPot a été lancé en juillet 2011 par
le ministère de l’Agriculture, en partenariat avec l’Institut agronomique
méditerranéen de Bari, en Italie (Ciheam-IAMB). Ce n’est pas la première fois
que le ministère collabore avec l’IAM - Bari ; le projet « L’Olio del Libano »
pour le soutien aux producteurs d’huile d’olive, lancé en 2009, est également
le fruit de la collaboration de ces deux entités.
Plusieurs
organismes libanais ont participé à EuLebPot, dont l’Institut de recherches
agronomiques (IRAL) et les producteurs de pommes de terre de la Békaa et du
Akkar (régions de mise en place du programme). À noter que la région de la
Békaa, à elle seule, représente 80 % de la production de pommes de terre, suivie
par le Akkar / Liban-Nord pour les 20 % restants.
À
l’échelle italienne, le service phytosanitaire de la région d’Emilie-Romagne,
et les départements d’agriculture de l’Université de Modène et de Bari ont
aussi participé au projet.
Harmonisation
et traçabilité
Dans
les détails, EuLebPot visait à soutenir et à contribuer à l’amélioration de la
qualité et de la sécurité alimentaire au niveau de la culture de la pomme de
terre, par le biais du renforcement du réseau libanais de contrôle phytosanitaire,
de la mise en place d’un cadre légal et de procédures pertinentes, d’une
assistance technique aux producteurs de pommes de terre et de la création d’un
laboratoire capable d’évaluer la sécurité alimentaire des produits d’un point
de vue sanitaire – en fonction des standards internationaux et des accords
libano-européens en vigueur.
Le
projet était principalement basé sur le soutien institutionnel, ainsi que des
formations théoriques et pratiques, effectuées directement par l’IAM Bari ou
via d’autres institutions (organismes publics, instituts scientifiques, centres
de recherches, entreprises privées, exploitations agricoles, coopératives,
etc.)
Concrètement,
le programme EuLebPot a abouti à l’harmonisation des standards libanais afin
qu’ils soient conformes aux régulations européennes. Cinq parcelles témoins ont
été créées pour servir de « démonstrateur », et un système de traçabilité a été
mis en place, en plus du renforcement des compétences des agriculteurs.
Rappelons
que la production libanaise de pommes de terre a longtemps été dénoncée par
plusieurs experts comme étant en deçà des normes requises de sécurité
alimentaire. En 2009, des camions libanais ont même été refoulés à la frontière
jordanienne en raison de la non-conformité de leur cargaison. Les autorités
jordaniennes avaient alors affirmé avoir détecté la présence d’une forme de
gale, d’une part, et de mildiou (une substance collante sécrétée par les
pucerons), d’autre part.
Source de
l’article l’Orient le Jour
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