En 2012, le nombre de touristes algériens ayant
séjourné au Maroc est estimé à 90.000, soit dix fois moins que ceux qui ont
choisi la Tunisie. Pour 2013, le Maroc veut faire plus, et la Tunisie s’est
fixée l’objectif d’un million de visiteurs algériens. Concurrence accrue entre
les deux pays.
C’est ce dimanche que s’ouvre la saison estivale en
Algérie. Et c’est au Maroc et en Tunisie que les préparatifs sont déjà lancés
pour accueillir le maximum de touristes algériens. Les professionnels du
tourisme de ces deux pays voisins ne cachent pas leurs stratégies pour en
attirer davantage en diversifiant les formules y compris pendant la période du
ramadan.
Si la Tunisie a l’avantage des frontières terrestres
ouvertes entre les deux pays, le Maroc compte exploiter au maximum les liaisons
aériennes pour augmenter le nombre de touristes algériens. Le ministre marocain
du Tourisme, Lahcen Haddad, a manifesté, vendredi dernier, l'intérêt du royaume
pour le marché algérien, qu'il a qualifié de "prometteur", lors d'une
rencontre à Fès (centre) avec des opérateurs du secteur de ce pays voisin.
Selon M. Haddad, "près de 90.000 Algériens" ont visité le Maroc en
2012. "Le marché algérien a enregistré une progression importante l'année
dernière", a-t-il avancé.
Dans l'attente d'une réouverture des frontières
terrestres, le ministre marocain du tourisme veut augmenter le nombre de
dessertes aériennes entre les deux pays. "Il faut avoir plus de liaisons
aériennes non seulement entre Casablanca et Alger mais entre d'autres villes algériennes
comme Oran et Constantine, et d'autres villes marocaines telles que Fès,
Marrakech et Agadir", a-t-il également déclaré. Mi-mai dernier, le Maroc a
participé pour la deuxième fois au Salon international du tourisme et des
voyages d’Alger (SITEV) et, selon M. Haddad, l’Office National Marocain du
Tourisme (ONMT) pourrait ouvrir une représentation dans la capitale algérienne,
"dans le cas d'une progression importante du nombre des touristes" de
ce pays. Le Maroc, qui a atteint la barre des 10 millions de visiteurs en 2012,
s'est fixé pour objectif de figurer parmi les 20 premières destinations
touristiques au monde à l'horizon 2020.
Le tourisme, deuxième pourvoyeur d'emplois, représente 8%
de son PIB, et le royaume est à ce jour la première destination, hors Union
européenne, des Français et des Espagnols, d'après le gouvernement marocain.
Améliorer les conditions d’accueil en Tunisie
Après avoir enregistré 900.000 touristes algériens en
2012, la Tunisie veut porter ce chiffre à un million de visiteurs en 2013, et
revenir ainsi au niveau atteint avant janvier 2011. Si l’écrasante majorité des
visiteurs algériens choisissent la voie terrestre, en raison notamment de la
cherté du billet d’avion des compagnies Air Algérie et Tunisair, la Tunisie
prévoit néanmoins d’augmenter les dessertes entre les deux pays. Tunisair, qui
dispose d’un vol quotidien sur Alger et deux vols hebdomadaires sur Oran, va
doubler sa capacité durant la période estivale. Les prévisions de la compagnie,
pour 2013, portent sur environ 100.000 passagers au départ d’Algérie. Pour
cela, la Tunisie met le paquet.
Elle compte lancer une campagne de promotion sur plusieurs
supports médiatiques (télévision, radio, presse écrite et online) pour vanter
la destination tunisienne aux touristes algériens, et prévoit également
d’améliorer les conditions d’accueil et de transit aux postes frontaliers.
Environ 20% des Tunisiens vivent des revenus du tourisme. Le nombre d’emplois
dans le secteur, dont la part dans le PIB est estimée à 7%, sont estimés à
400.000 postes, selon Jamal Gamra, le ministre tunisien du Tourisme, lors de
son séjour à Alger à la tête de la délégation tunisienne au dernier SITEV.
"Nous sommes prêts à collaborer avec l’Algérie et à séduire ensemble,
principalement le marché asiatique (Japonais et Chinois) pour faire face à la
concurrence. L’Algérie a un rôle important dans la diversité du produit
touristique
Source de l’article Maghrebemergent
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