● Le deuxième round des négociations pour la conclusion d’un accord de
libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre le Maroc et l’UE démarre le
24 juin à Bruxelles.
● L’UE lancera, le 27 juin, une étude d’impact pour évaluer les effets
de l’ALECA sur le plan social, économique et environnemental.
Le
deuxième round des négociations pour la conclusion d’un accord de libre-échange
complet et approfondi (ALECA) entre le Maroc et l’Union européenne aura lieu à
partir du 24 juin à Bruxelles. Dans le même cadre, l’Union européenne (UE)
lancera, le 27 juin, une étude d’impact visant à évaluer les effets d’un tel
accord sur le plan social, économique et environnemental dans le Royaume. Ces
annonces ont été faites par Rupert Joy, ambassadeur de l’Union européenne à
Rabat lors d’une réunion d’information sur «Les relations commerciales entre
l’Union européenne et le Maroc» organisée mardi à Casablanca par l’EuroCham
(Union des chambres de commerce et d’industrie européennes au Maroc). Lors de
cette rencontre d’échange à laquelle «Le Matin» a assisté, les intervenants ont
été unanimes à souligner que le partenariat économique entre les deux
partenaires a connu, en 2012, des avancées considérables. Il s’agit en premier
lieu de l’ouverture effective de la zone de libre-échange pour les produits
industriels dans le cadre de l’accord d’association. En deuxième lieu, il
convient de noter l’avancée de l’accord sur les produits agricoles transformés
et de la pêche. Sans oublier l’entrée en vigueur de l’accord sur le règlement
des différends ainsi que le lancement des négociations pour la conclusion d’un
nouvel accord dans le domaine de la pêche…
Cependant,
les représentants de l’UE estiment que, malgré la suppression des droits de
douane, les produits marocains ne pourront pas franchir certaines barrières non
tarifaires. Ce qui réduit clairement les opportunités de profiter des avantages
des accords de libre-échange déjà signés avec l’UE. «Pour atteindre l’objectif
d’une intégration économique plus étroite au marché européen, nous avons entamé
les négociations pour un nouvel accord de libre-échange complet et approfondi
(ALECA)», a souligné l’ambassadeur européen, Rupert Joy. Les négociations
relatives l’ALECA ont été lancées par José Manuel Barroso, qui a été huit ans à
la tête de la Commission européenne «mais n’a jamais présidé de telles
négociations. Ce qui signifie beaucoup de choses pour le Maroc», affirme Marta
Moya-Diaz, chef de la section commerciale de la délégation de l’UE auprès du
Maroc. Par ailleurs, l’ambassadeur de l’Union européenne a tenu à préciser que le
titre de ce nouvel accord n’est pas tout à fait exact parce que les
négociations dont il s’agit ne concernent pas, au sens strict du terme, un
accord de libre-échange. Elles visent plutôt à approfondir et compléter les
accords qui existent déjà. «L’ALECA est surtout un pas logique dans le
processus d’intégration de l’économie du Maroc dans le marché de l’économie
européenne. Ces négociations poursuivent, entre autres, l’objectif de
simplifier les procédures douanières et d’alléger les barrières non tarifaires
liées aux lourdeurs des normes industrielles ou aux exigences en matière de
sécurité alimentaire et la protection des consommateurs», a déclaré Rupert Joy.
Les
débats de cette rencontre d’information ont permis également de mettre en
évidence les progrès réalisés, depuis l’obtention du statut avancé en 2008, en
matière du rapprochement réglementaire, même si un véritable plan national de
convergence manque encore dans ce domaine. «L’UE accompagne ce processus avec
des moyens considérables grâce aux projets issus du statut avancé.
C’est
sans surprise que le Maroc est le premier pays de la région à être prêt à
négocier l’ALECA avec l’UE.
L’accord
à conclure sera une référence dans le partenariat commercial
euro-méditerranéen», affirme l’ambassadeur européen. Dans le premier round qui
a été tenu à Rabat en avril dernier, les négociateurs avaient permis de passer
en revue des questions telles que la concurrence, la propriété intellectuelle,
les marchés publics, la facilitation du commerce, le commerce des services, la
protection de l’investissement, le commerce de l’énergie… Parallèlement au
deuxième round des négociations qui se tiendront à Bruxelles à partir du 24
juin, l’UE entreprend une étude d’impact de soutenabilité économique, sociale
et environnementale du futur ALECA. Dans ce cadre, une consultation publique,
réunissant la société civile et le monde du business, aura lieu au Maroc le 27
juin. Dans ce sens, Rupert Joy a déclaré que «la conclusion de l’ALECA
nécessitera une forte volonté politique de la part du Maroc. Notamment, en ce
qui concerne la mise en place de réformes et la normalisation des institutions
qui pourraient être nécessaires afin de réaliser le processus d’intégration
économique et commercial attendu. Le Maroc réunit toutes les conditions pour ce
faire et j’espère que ces négociations pourront être conclues dans un avenir
proche», a-t-il affirmé non sans optimisme.
Échanges commerciaux
L'Union
européenne et le Maroc avaient entamé, lundi 22 avril à Rabat, les négociations
en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange approfondi et complet
(ALECA).
Le
Maroc est le premier pays avec lequel l'UE lance des négociations sur un accord
de libre-échange global. Les deux parties avaient annoncé officiellement la
décision d'entamer les négociations sur cet accord début mars dernier à Rabat.
L'ALECA,
qui devra revaloriser l'accord d'association Maroc-UE ayant permis aux deux
parties de procéder à des échanges commerciaux exempts de droits de douane pour
certains produits depuis 2000, est de nature à approfondir les relations
commerciales existantes dans toute une série de domaines qui ne sont pas encore
couverts, tels que les services et les marchés publics.
L'accord
devrait également permettre de mieux protéger les investissements et les
nouveaux engagements en matière de concurrence et de droits de propriété
intellectuelle.
Pour
rendre plus efficaces les dispositions de libre-échange existantes, les
négociateurs marocains et européens chercheront à simplifier les procédures
douanières et à alléger les barrières commerciales liées à la lourdeur de
normes industrielles incompatibles ou superflues, ou encore, dues à des
exigences en matière de sûreté alimentaire, selon la commission européenne.
Du
côté de l’UE, on affirme que l’ALECA va au-delà de la simple notion de
libéralisation des échanges commerciaux et de suppression des droits de douane
dans la mesure où il privilégiera une intégration économique plus étroite, une
réduction des obstacles non tarifaires, une libéralisation du commerce des
services et une protection accrue des investissements.
Par
Brahim Mokhliss – Source de l’article le Matin
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