Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale
établie à l'étranger a déclaré qu’il est grand temps de réfléchir, également, à
la «création d’un observatoire des diasporas maghrébines qui prendra en charge,
notamment leurs projets de recherche scientifique.»
Les pays de l’UMA
entendent, plus que jamais, resserrer les rangs pour mieux prendre en charge
les problèmes de leurs diasporas, qui ont fait l’objet d’un colloque dont les
travaux ont été ouverts hier à la résidence d’Etat Djenan El Mithak.
A cet
effet, Belkacem Sahli, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale
établie à l'étranger a fait savoir qu’« une commission consultative permanente
sera prochainement créée. »
Cette structure aura une
triple mission : cordonner les positions des pays maghrébins ; adopter une
politique commune de développement et mettre en place des programmes qui
protègent les communautés établies à l’étranger.
Dans son allocution, M.
Sahli a expliqué ce choix par les conditions actuelles dans lesquelles vivent les
diasporas maghrébines. Une situation qui va conduire, immanquablement, selon
ses dires, à « renforcer le dialogue et conjuguer les efforts ».
L’objectif est d’éviter
à cette catégorie « la dislocation des familles, la violence et la déperdition
scolaires ».
Les défis sont légion,
la détermination ne manque pas. L’effort à consentir est bien clair. M. Sahli
parle de la nécessité de traiter l’ensemble des problèmes avec « sagesse » et «
rationalisme » et préconise des « politiques préventives efficaces » et ce, à
travers des « programmes adéquats de communication et de formation ». Selon M.
Sahli, il n’est sans doute pas sans intérêt de réfléchir à des moyens à même de
« raviver le sentiment de citoyenneté et d’appartenance maghrébine » de nos
compatriotes installés à l’étranger. L’Algérie, de l’avis de tous les
observateurs et intervenants, est en pole position.
En témoigne « la
représentativité parlementaire qui garantit, d’une part, à notre diaspora la
présence politique, et d’autre part, elle sera en mesure de défendre ses droits
et sa dignité dans les pays de résidence », poursuit M. Sahli.
Pour que les diasporas maghrébines vivent dans la
dignité…
Dans le même ordre
d’idées, le secrétaire d’Etat n’a pas manqué de relever l’« intérêt croissant »
qu’accorde le gouvernement algérien
à notre communauté, notamment à
travers la « modernisation des moyens de gestion administrative et consulaire
», et aussi en lui permettant de « consolider les liens avec le pays d’origine
».
Par ailleurs il convient
de rappeler que le Conseil consultatif en faveur de la diaspora nationale est «
en cours d’institution ». Une fois devenu opérationnel, ce mécanisme, explique
M. Salhi, mettra en valeur « la volonté constante des pouvoirs publics afin de
rester en contact permanent avec les Algérien établis dans d’autres pays
étrangers ».
A l’adresse de ses
homologues, il a mis en relief l’importance d’établir des relations bilatérales
constructives « aux fins de garantir les droits de nos compatriotes et
préserver leur identité ».
Outre la commission
consultative permanente, il dira qu’il est grand temps de réfléchir à la «
création d’un observatoire des diasporas maghrébines qui prendra en charge les
projets de la recherche scientifique et des études relatives à leur situation.»
Et M. Sahli d’insister sur le « rôle pionnier » de la presse nationale et la
société civile à l’étranger.
Au cours de cette
rencontre de deux jours, qui intervient en application des recommandations de
la commission des ministres maghrébins en charge de l'Emploi, des Affaires
sociales et de la Communauté maghrébine
à l'étranger tenue à Rabat en juillet 2010, les participants ont évoqué des questions liées aux communautés maghrébines
établies à l'étranger, telles la défense de leurs droits économiques, sociaux
et culturels, ainsi que l'implication des compétences maghrébines dans le
développement de leurs pays d'origine respectifs.
De son côté,
l’ambassadeur libyen à Alger, Mohammed Mokhtar Mazen, a émis le vœu de voir les
Maghrébins établis à l’étranger « disposer de tous leurs droits au niveau des
pays d’accueil et puissent participera au développement de leur pays
d’origine.»
Lui emboîtant le pas,
Habib Faouzi, chef de la diplomatie tunisienne, recommande de « maintenir cette
dynamique », d’autant plus que les diasporas maghrébines vivent actuellement,
dans des conditions peu favorables.
A ce titre, il cite la
politique de l’« émigration sélective », prônée par certains pays du Vieux
Continent. Quant à Bellah Ould Melkia, représentant de la délégation libyenne,
la priorité est d’axer la réflexion sur les préoccupations des jeunes
étudiants.
Et à Abdelkhalek
Medjber, représentant du secrétariat général de l’UMA, de mettre l’accent sur
l’adoption d’une politique d’encadrement commune à même de faire face aux
phénomènes du racisme et de l’islamophobie.
Fouad Irnatene
Sahli à propos des Algériens incarcérés en Bulgarie - Les
services consulaires suivent ce dossier
Interrogé sur les
Algériens incarcérés au centre de rétention de Busmantzi, près de Sofia, en
marge du colloque sur les diasporas maghrébines, M. Sahli affirme que son
département « reçoit des rapports quotidiens de notre ambassadeur. » Ces
migrants, rappelle-t-on, ont été arrêtés par la police bulgare après avoir
illégalement franchi la frontière turque vers l’Europe avant d’être envoyés
dans ce centre de 400 places. Cependant, alors que la détention n’est censée
durer que 20 jours, ces Algériens y sont retenus depuis plusieurs mois. Le
secrétaire d’Etat a spécifié qu’il n’y avait pas matière à s’inquiéter,
affirmant que « des visites ponctuelles sont faites par nos services
consulaires, à nos compatriotes ».
Quant à leur éventuelle
libération, M. Sahli estime que « la procédure prendra du temps ».
Source de l’article ElMoudjahid
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