Depuis 2009, le crowdfunding a collecté 110 millions d’euros dans la zone sud de la Méditerranée. Au Maroc, 126 projets ont été financés grâce à ce mode de financement, principalement pour le compte de particuliers.
Trop peu développé au Maroc, le crowdfunding, que l’on a pris l’habitude de traduire par financement participatif, est pourtant un mode de financement qui a, à maintes reprises, montré son efficacité dans l’accompagnement de projets, qu’il s’agisse de jeunes entrepreneurs, d’associations, voire d’entreprises installées en quête d’augmentation de capital. Une étude, intitulée «La finance participative au service de l’éco-entreprenariat et de l’innovation écologique dans le sud de la Méditerranée», révèle aujourd’hui le retard pris par le Maroc dans ce domaine vis-à-vis de ses voisins. Outre le Maroc, 8 autres pays de la région sont passés à la loupe: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Tunisie et Palestine. Commandée par le programme Switchmed de l’Union européenne et réalisée par Happy Smala sous la coordination du Centre d’activités régionales pour la consommation et la production durables (SCP/RAC), cette étude a recensé et analysé 2 977 campagnes depuis 2009 et jusqu’en mai 2015. Sur ces 2 977 campagnes, 2 068 projets ont réussi à être financés pour un montant global de 110 millions d’euros. Israël arrive en pôle position avec 95% des fonds collectés dont 99% ont été levés par equity. La Palestine arrive loin derrière avec 1,7% des fonds collectés, essentiellement auprès de particuliers et pour des projets associatifs. Suivent un premier groupe réunissant l’Egypte, le Liban et la Jordanie qui pèse 2,4% des fonds. Bon dernier, le deuxième groupe réunit le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, avec moins de 1% des fonds collectés par crowdfunding dans la région.
413 023 euros collectés grâce au crowdfunding au Maroc
Au Maroc, sur la période 2009-mai 2015, 274 campagnes, essentiellement pour le compte de particuliers et d’associations, ont été lancées. 126 d’entre elles ont pu être financées. En tout, 413 023 euros ont été collectés sur les différentes plate-formes étudiées, marocaines et surtout étrangères. Du côté des associations, près de 40 projets, principalement liés au social entrepreneurship et à l’humanitaire, ont atteint leur objectif de financement. En ce qui concerne les particuliers, il est intéressant de voir que près de 60% des fonds collectés pour leur compte l’ont été à travers des plate-formes installées aux Etats-Unis. «Près de 15 projets d’éco-entrepreneuriat et des initiatives sociales d’innovation écologique ont vu le jour, cumulant près de 15% des fonds collectés pour l’ensemble du pays. De ce point de vue, le Maroc est le pays de la région qui compte le plus grand taux de fonds collectés (ndlr :total) en direction du secteur de l’éco-entreprenariat. Le social entrepreneurship est de loin le secteur le plus financé par crowdfunding, loin devant le secteur de l’éducation», conclut le chapitre Maroc de l’étude. Cette dernière ne devrait pas manquer de convaincre les autorités marocaines de faire évoluer la réglementation en faveur de ce mode de financement. Un rapport de la Banque mondiale évalue à 5 milliards de dollars le marché du crowdfunding de la zone Mena en 2025. En France, à titre de comparaison, le crowdfunding a collecté 150 millions d’euros en 2014
Source de l'article Lavieeco
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