La Région Provence- Alpes-Côte d’Azur vient de tenir un colloque à la Villa Méditerranée sur le thème « Les Ports, des équipements essentiels à la gestion du territoire » et a remis officiellement 4 certifications à des gestionnaires de ports car la démarche « Ports propres » est volontaire.
Le jour même, une cinquième certification est venue s’ajouter. Dans ce cadre, il a été rappelé les outils mis en place pour une maîtrise des déchets et des pollutions de Paca...
(Photo Philippe Maillé)
Le Vieux Port filmé dans son fond, par Sea Shepherd, l’association « des pirates » qui commençait ainsi sa campagne contre les déchets en Méditerranée, à l’été 2015. On a vu de la boue, des détritus improbables, vélos, meubles, bref le contraire d’un port propre.
Or dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il existe une démarche qui accompagne les ports dans la maîtrise de leurs déchets et de leurs pollutions. En 2011, la Région, l’Agence de l’eau, l’Ademe, l’État avec la DREAL [1] et les trois Départements des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes ont créé un label environnemental : la certification européenne Afnor Ports Propres. Trente et un ports l’ont déjà obtenue dans une région qui est la première de France pour la plaisance avec plus de 135 ports de plaisance et de pêche et 60 000 anneaux à flots.
Pour convaincre, la Région et l’Upaca, l’Union des Ports de Plaisance Provence-Alpes-Côte d’Azur et Monaco disposent de plusieurs outils : la démarche Ports Propres, l’accompagnement par l’Upaca, le site internet, la formation du personnel et les subventions attribuées par les partenaires institutionnels. De plus, Ports Propres est intégré à la Charte de développement durable des Ports de plaisance et de pêche.
Signée par différents acteurs de la mer et effective depuis décembre 2014, cet outil, a pour objectif de repositionner les ports comme outils stratégiques d’aménagement du territoire en répondant de manière transversale aux enjeux économiques, sociaux, patrimoniaux et environnementaux, tout en réunissant l’ensemble les acteurs, institutions et fédérations gravitant autour de ces ports. Aujourd’hui, 46 ports se sont engagés dans cette Charte et font l’objet d’un accompagnement par l’UPACA. Ainsi ils bénéficient de subventions de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et de divers fonds européens.
Au niveau économique, le port rassemble des activités portuaires (de plaisance avec des escales, de l’avitaillement et du carburant, et de pêche avec un marché aux poissons ou des dégustations festives) et des activités plus nautiques (réparation navale, location et vente de bateaux et clubs nautiques -plongée, voile ou pêche-).
Dans le domaine écologique, les actions sont : la collecte et le recyclage des déchets, la sensibilisation des usagers, professionnels, mais aussi des promeneurs, locaux ou touristes et la restauration écologique avec l’installation de nurseries pour les poissons dans les ports.
Enfin la Charte a un volet accès de la mer pour tous qui est sans doute le plus difficile à atteindre. Par exemple, un chantier s’ouvre à elle, c’est celui des rampes de mise à l’eau de bateau qui constitue une alternative intéressante à la saturation des ports de plaisance. Sur la métropole Aix-Marseille Provence, la trentaine qui existe est inégalement répartie et la moitié seulement en est accessible.
Elle pousse aussi les clubs nautiques à disposer de vestiaires, sanitaires, de douches et d’un parking pour leurs licenciés. Il faut rappeler ici que l’école française de voile est reconnue dans le monde entier et que ce n’est pas un hasard de trouver des Français parmi les meilleurs skippers. Enfin le port et l’ensemble des installations doivent être accessibles aux personnes en situation de handicap.
Les progrès se font en grande partie grâce à de nombreux partenariats entre la Région, l’UPACA et des associations spécialisées. Par exemple, le Centre Permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) organise des Eductours pour convaincre des élus locaux à adhérer à cette certification Ports propres, l’Association pour la Pêche et les Activités Maritimes durables (APAM) collecte et valorise les filets de pêche hors d’usage quant à la Société Nationale de Sauvetage en mer la SNSM, un partenariat est en cours. Enfin, chaque été, les ambassadeurs d’Eco-gestes Méditerranée vont en mer rencontrer les plaisanciers et leur font découvrir comment poser leurs ancres en préservant les herbiers de posidonie.
Par Mireille BIANCCIOTTO - Source de l'article Destimed
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