Avec la renaissance de l’Europe de l’Est et le groupe de Višegrad, l’Europe du Sud doit se réveiller.
Pourquoi la France ne prendrait-elle pas la tête d’une renaissance sudiste de l’Europe en délaissant ouvertement la politique suicidaire pro-immigrationniste d’Angéla Merckel, et en retrouvant le chemin de son ancienne puissance, la Méditerranée et l’Afrique ?
Et si la solution à l’égard de ses anciennes populations coloniales présentes aujourd’hui en masse sur son territoire et qu’elle a effectivement formées culturellement, passait par une autre renaissance, celle de l’Eurafrica et pour commencer de l’Euro Méditerranée ?
En effet, l’une des conséquences de l’intervention de la Russie en Syrie est la prise de contrôle de la Méditerranée par le maintien et le renforcement pour la marine russe de son accès permanent à la « Mare Nostrum ». Nous l’avons écrit ici plusieurs fois, si la Syrie s’est engagée à fond pour la défense du régime de Bachar El Asad, c’est que son limogeage de Syrie était non négociable pour Moscou eu égard à sa base maritime et cela explique aussi en grande partie à côté du gaz , la détermination inébranlable de Poutine.
Le succès manifeste de l’intervention russe en Syrie aboutit à la véritable constitution d’une puissance russe en méditerranée qui nécessite maintenant la consolidation des forces maritimes russes et la mise à disposition de points d’appui. Celui de Syrie étant sécurisé, Poutine s’est donc tourné naturellement vers l’Égypte, partenaire traditionnel de la Russie.
Les relations russo-égyptiennes sont au beau fixe. Mais le nouveau tsar ne s’arrête pas là. Poutine regarde maintenant vers la Libye et surtout sur le port en eau profonde de Tobrouk en Cyrénaïque.
D’où son soutien au général Haftar présent au Kremlin dès novembre 2016. Plus loin encore, le président russe en venant d’ appuyer le Maroc sur la question du Sahara occidental, se rapproche d’une l’ouverture russe sur l’océan atlantique qui serait le summum de son contrôle méditerranéen. Il est donc maintenant clair que la Russie prépare cette ouverture, l’Europe ayant été incapable de construire l’Euro-Méditerranée qui fut en réalité sacrifiée par Nicolas Sarkozy en abattant la Libye et en assassinant sauvagement le colonel Kadhafi alors que la Libye aurait pu et aurait du être la pièce maîtresse du dispositif euro-méditerranéen.
La réussite de Poutine en Méditerranée laisse maintenant sans voix Bruxelles, l’isolant sans politique internationale et sans défense autre que celle de l’Otan qui impose maintenant à chaque pays européen la règle des 2 % du budget. La Russie abandonne aussi l’Algérie, devenue il est vrai la tête de pont américaine du Maghreb. L’Algérie se retrouve ainsi paralysée et mise hors-jeu en Méditerranée en raison de son soutien au Polisario.
De la Crimée au Maroc, en passant par la Syrie, l’Egypte, la Libye, la politique militaro-diplomatique russe rebat les cartes de la géopolitique méditerranéenne. Bernard Lugan, grand spécialiste de l’Afrique définit dans l‘Afrique réelle , en sept étapes, ce coup de force poutinien en Méditerranée. Soulignons en plus qu’il s’est accompli en un temps record, à savoir en moins de trois ans preuve qu’on peut changer la donne et les cartes en moins de temps : il suffit de vouloir les battre et de savoir jouer.
Délaissons Berlin avec ses Turcs et regardons vers le Sud (Espagne, Italie, Grèce, Maghreb) ! La géopolitique nous l’impose.
Par Michel Lhomme (Philosophe, politologue) - Source de l'article Metamag
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