Le groupe a réduit les commandes à ses sous-traitants
au Maghreb et en Asie.
Pour préserver l'emploi de ses usines françaises,
Eminence (Athéna) a rapatrié l'an dernier une partie de sa production dans les
pays à bas coûts. Avec la crise, le recul des ventes en Italie, son
deuxième marché, et les difficultés de Carrefour, l'un de ses principaux
clients, le leader français du sous-vêtement masculin (900 salariés, dont 60 %
en France) a vu son carnet de commandes se réduire. Du coup, il a décidé de
couper les achats à ses sous-traitants en Tunisie, au Maroc, en Egypte et
en Asie pour éviter le recours au chômage partie.
Eminence dispose de deux usines dans le Gard, à Aimargues
et à Sauve, qui emploient 250 salariés. Il a aussi un site en Roumanie et un
autre en Italie. « Cette décision a permis aux sites français de continuer de
tourner à plein régime, explique Dominique Seau, le président du groupe. J'ai
préféré dégrader la rentabilité plutôt que de me séparer d'un personnel
qualifié ; car, faute de production en France, il n'y a quasi plus de formation
aux métiers de la maille. » La société est toutefois restée profitable, selon
le dirigeant. Son chiffre d'affaires a diminué de 8 %, à 130,5 millions. Pour
faire face, Eminence a aussi coupé par deux ses investissements publicitaires
et serré ses coûts, en matière d'énergie notamment.
Eminence est l'un des derniers groupes de sous-vêtements
qui fabrique encore dans l'Hexagone. Ce qui lui permet de maîtriser ses
innovations et de réagir en quelques jours aux demandes de ses clients. Les
nouveautés sont une des clefs de la relance. Parmi elles, l'entreprise va
lancer fin 2013 une ligne de boxers inspirée du denim pour permettre aux hommes
qui portent des jeans de les coordonner avec leurs sous-vêtements. La nouveauté
va marquer le retour à la publicité télévisée de la marque. Une première depuis
dix ans ! A l'occasion de ses 70 ans, la griffe Eminence, elle, va proposer une
collection de tee-shirts et boxers en 7 coloris, du orange au violet. Les
ventes du groupe sont reparties début 2013. « A ce jour, les commandes sont en
hausse de 6 %. Nous avons cinq à six mois de visibilité », précise Dominique
Seau.
Par Dominique Chapuis – Source de l’article Les Echos
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