Algérie - UE : Coopération stratégique

« Le nombre de visas délivrés aux Algériens par les pays de l’Union européenne, a augmenté de près de 100% entre 2009 et 2014.»


Le marché algérien « intéresse » l’Union européenne et un « grand projet se prépare pour travailler étroitement avec l’Algérie et l’accompagner dans l’évolution de son climat des affaires », a déclaré, l’ambassadeur de l’UE en Algérie, invité à une émission de télévision. Il faut dire que, liées par un accord d’association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, les deux parties ne comptent pas s’arrêter à mi-chemin. Le partenariat énergétique est un exemple concret d’une activité économique fructueuse.
Des projets d’envergure ont été signés, à l’image du Med-gaz, important ouvrage acheminant du gaz algérien à l’Espagne via la Méditerranée. « Nous sommes à l’écoute de nos compagnies. Une écoute qui nourrit nos discussions avec l’Algérie », précise Marek Skolil. Pour le diplomate, l’Union européenne continue « et continuera d’importer du gaz algérien.» Dans ce contexte, l’UE, rappelons-le, s’était félicitée de la mise en place du dialogue de haut niveau sur l’énergie. A ceci s’ajoutent les visites de hauts responsables européens et algériens qui ont eu lieu durant l’année 2015. Des échanges qui enrichissent la relation bilatérale. En juin dernier s’était tenue la 9e session du Conseil d’Association Algérie-Union européenne. Les responsables européens ont souligné le caractère « stratégique » de cette coopération, tout en relevant la nécessité d’impulser une nouvelle dynamique au dialogue politique et de raffermir la coopération bilatérale.
De son côté, Frederica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, en visite à Alger en septembre 2015, avait indiqué que la révision du processus de l’Accord d’association sera lancée pour ouvrir des discussions sur une évaluation « conjointe et objective » de sa mise en œuvre. Dans cette optique, M. Ramtane Lamamra avait annoncé le démarrage d’un travail technique (…) qui conduira à des complémentarités dans plusieurs domaines économiques.

Coopération dense et diversifiée

Quant au climat des affaires, le diplomate a indiqué que l’UE a mis en exergue la participation de l’Algérie dans la mise en œuvre du programme de travail 2014-2016 sur la coopération industrielle euro-méditerranéenne dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Des efforts sont entrepris en matière de soutien aux petites et moyennes entreprises sur la base des principes du « Small Business Act » pour l’Europe.
Ce n’est pas tout. La coopération porte aussi sur la culture. « Depuis longtemps, nous essayons de faire en sorte que dans nos échanges avec l’Algérie englobent aussi la dimension culturelle », précise M. Skolil. Il note que « la littérature algérienne est très riche et effervescente.» La sécurité est l’autre secteur stratégique qui intéresse les deux parties. A ce sujet, l’ambassadeur et chef de la délégation européenne à Alger a mis en relief la lutte menée par l’Algérie contre le terrorisme qu’il considère comme une « menace civilisationnelle qui prend une ampleur hallucinante et des formes différentes.» Partageant cet avis, le secrétaire général adjoint du service européen de l’Action extérieure, Pedro Serrano, a déclaré que « l’UE a déjà une coopération très importante avec l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Nous voulons voir comment la renforcer davantage.»
Rebondissant sur ce sujet, M. Skolil a affirmé que l’UE est « très attachée à développer une coopération dans ce domaine avec l’Algérie.» Dans ce registre, le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a indiqué que l’Algérie a développé des dispositifs de prévention « extrêmement sophistiqués et robustes en matière de lutte antiterroriste et des pôles d’expertise qui pourraient être très utiles.»

La diaspora face à l’islamophobie

Interrogé au cours de l’émission sur les difficultés qu’endure actuellement la diaspora musulmane établie dans des pays du Vieux continent, M. Skolil a admis qu’il y a effectivement des dépassements, et tenu à faire par là, son mea culpa, précisant que « pour des raisons politiques ou de frustration, nous enregistrons, inévitablement, des situations d’islamophobie.» Néanmoins le diplomate tiendra à préciser que les autorités consulaires des pays de l’UE ont assoupli plusieurs procédures administratives qui ont permis d’octroyer pas moins de 440.000 visas en 2014 aux Algériens.
Ce chiffre « a augmenté de près de 100% entre 2009 et 2014», a-t-il précisé.
Interrogé sur les restrictions et la politique de l’immigration sélective adoptée par certains pays européens, M. Skolil a fait savoir que « l’espace Schengen permet une homogénéité dans le traitement des demandes de visa sur le territoire européen, mais en grande partie la mise en œuvre de cette politique relève de la souveraineté des Etats membres.» 

Par Fouad Irnatene - source de l'article Elmoudjahid

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