C’est l’équivalent en migrants d’une ville congolaise moyenne qui a été englouti en Méditerranée en 12 mois.
Même en publiant ses chiffres vendredi, le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) n’a pu s’empêcher de donner à comprendre que ses statistiques n’étaient que provisoires. A dix jours de la fin de l’année et alors que ses ordinateurs chauffaient en calculs, les garde-côtes italiens annonçaient qu’ils venaient de secourir plus de 300 personnes en Mer Méditerranée et repêché six corps de noyés parmi le groupe de migrants tentant l’aventure depuis les côtes libyennes pour une traversée de la mort vers le sud de l’Italie et l’Europe.
Annonçant que plus de 5.000 migrants ont trouvé la mort depuis le début de l'année en traversant la Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes, le porte-parole du HCR, William Spindler, a ajouté vendredi: « Nous craignons qu'environ 100 personnes se soient noyées hier dans la mer méditerranéenne. Les garde-côtes italiens ont mené quatre opérations de sauvetage dans la zone centrale de la Méditerranée ».
« Ces dernières tragédies portent le nombre de décès à plus de 5.000 cette année, contre 3.771 l'an dernier », a-t-il renchéri. Il s'agit du bilan le plus lourd jamais enregistré, alors même que le nombre de personnes ayant traversé la Méditerranée cette année (près de 360.000 selon l'Organisation internationale pour les migrations) a fortement diminué par rapport à 2015 (plus d'un million), selon l'ONU.
Le porte-parole du HCR pense que l’augmentation du nombre des morts cette année est due à une insouciance des passeurs devenus moins regardants sur la qualité des embarcations à bord desquelles ils entassent les candidats à l' émigration. La surveillance qui s’est accrue en Méditerranée leur fait redoubler de stratagèmes. Un de ceux-ci consisteraient à mettre plusieurs bateaux de petite taille à l’eau pour donner plus de fil à tordre aux navires de surveillance. A cela s’ajouterait le problème quotidien : l’instabilité d’une Libye devenue une véritable passoire depuis l’assassinat du colonel Kadhafi en 2011.
Par Lucien Mpama - Source de l'article Adiac Congo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire