L’Algérie doit veiller à exploiter ses atouts de proximité avec l’Europe et sa positon privilégiée en tant que fournisseur traditionnel de ses voisins du nord de la Méditerranée pour récupérer ses parts de marché.
La crise ukrainienne crée des opportunités importantes pour l’Algérie, mais celle-ci doit rapidement juguler la hausse de consommation interne de gaz. «Un fait inquiétant» aux yeux de l’Union européenne, selon Francis Perrin, expert pétrolier, président de Stratégies et politiques énergétiques et directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes (PGA).
L’expert français, qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence organisée en marge du Salon international des fournisseurs de produits et services pétroliers et gaziers qui se tient à Alger, rappelle que la Commission européenne a publié, le 25 février 2015, son projet d’«union européenne de l’énergie» visant à réduire la dépendance des 28 pays de l’UE au gaz et au pétrole russes, ce qui suppose une diversification vers de nombreux pays, dont l’Algérie.
Bruxelles se demande, selon Francis Perrin, si «l’Algérie aura les capacités d’exportation nécessaires pour honorer les engagements futurs vis-à-vis de l’Europe» au cas où la tendance haussière de consommation interne se poursuivait. Par ailleurs, pour M. Perrin, «l’Algérie doit entamer un dialogue avec l’Europe en vue de négocier ses parts de marché à long terme et rassurer sur sa capacité à accroître son potentiel d’exportation, tout en mettant en place une stratégie de prise en charge de sa consommation interne».
Pour l’expert, il est indispensable pour notre pays d’intensifier ses efforts dans l’exploration d’hydrocarbures pour affronter une concurrence qui s’avérera, dans les prochaines années, de plus en plus importante. Pour ce faire, «le recours aux compagnies étrangères est incontournable», estime Francis Perrin, qui souligne que Sonatrach a besoin de «l’apport significatif des étrangers» qui disposent de plus de moyens et de technologies.
L’Algérie, qui jouit d’une position stratégique face à l’Europe, a tout de même perdu beaucoup de terrain, ces dernières années, à cause de la diminution de ses exportations. Pour y remédier, elle doit veiller à exploiter ses atouts de proximité avec l’Europe et sa positon privilégiée en tant que fournisseur traditionnel de ses voisins du nord de la Méditerranée, pour récupérer d’abord ses parts de marché et
en gagner de nouvelles à la faveur des tensions entre la Russie et l’Europe.
Source de l'article El Watan
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