Les pays concernés par la route migratoire reliant l’Afrique à l’Europe par la Méditerranée centrale poursuivent leurs efforts pour relever ensemble les défis communs. La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et ses homologues de 12 pays européens et africains se sont réunis dimanche 23 et lundi 24 juillet à Tunis pour une deuxième rencontre, après celle de Rome en mars dernier.
Au centre des discussions : les moyens de sauver des vies, la protection des migrants bloqués en Afrique du Nord, ou encore la lutte contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants. La Suisse est prête à organiser la troisième rencontre du groupe de contact de la Méditerranée centrale
Les pays représentés à la conférence étaient l’Allemagne, l’Algérie, l’Autriche, la France, l’Italie, la Libye, le Mali, Malte, le Niger, la Slovénie, la Suisse, le Tchad et la Tunisie. Le Commissaire européen aux Migrations et Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, et le ministre de l’intérieur de l’Estonie, assurant la présidence du Conseil de l’Union européenne ont également participé aux discussions. Les participants ont déploré une aggravation de la situation sur la route migratoire de la Méditerranée centrale.
L’Italie a enregistré une forte augmentation du nombre de débarquements de migrants cette année, avec plus de 90 000 personnes arrivées au premier semestre. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que plus de 2000 personnes ont perdu la vie en Méditerranée centrale depuis le début de l’année.
Ensemble contre les passeurs
Dans une déclaration commune, les ministres se sont engagés à renforcer la coordination en matière de gestion de la migration en Méditerranée centrale à travers une approche cohérente et concrète. Ils ont aussi souligné leur volonté de lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière dans les pays d’origine et de transit. Les pays africains s’engagent à renforcer la gestion de leurs frontières, et les pays européens s’engagent quant à eux à répondre aux enjeux migratoires dans leurs politiques d’aide au développement. Pour la Suisse, la migration est un des trois domaines de la stratégie de coopération pour l’Afrique du nord. Pour la période 2017-2020, environ 54 millions de francs sont prévus pour des projets liés à la problématique migratoire dans le cadre de cette stratégie.
Les pays situés sur la route méditerranéenne centrale ont poursuivi le dialogue entamé à Rome sur les moyens à engager pour renforcer la protection des migrants et pour lutter contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants. Leur objectif commun est de sauver des vies, en diminuant le nombre de traversées périlleuses du désert et de la mer. En outre, ils entendent renforcer leur collaboration dans le domaine de la gestion des frontières et de l’aide au retour des migrants vers leurs pays d’origine.
Plaidoyer pour le respect des droits humains
La cheffe du Département fédéral de justice et police, Simonetta Sommaruga, a insisté sur la nécessité d’assurer le respect des droits humains des migrants. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et l’OIM doivent avoir accès aux centres où sont retenus des milliers de migrants en Libye. La conseillère fédérale a également plaidé pour qu’une protection particulière soit accordée aux enfants et aux jeunes. Les migrants qui souhaitent retourner volontairement dans leur pays d’origine doivent par ailleurs recevoir le soutien nécessaire.
Madame Sommaruga s’est félicitée que les contacts réguliers entre les ministres des pays concernés par la route migratoire de la Méditerranée centrale contribue à renforcer les liens de confiance entre pays européens et nord-africains. Ces pays sont confrontés aux mêmes défis, même s’ils ont parfois des intérêts divergents. Le Plan d’action présenté par la Commission européenne le 4 juillet dernier pour soutenir l’Italie, diminuer la pression migratoire et renforcer la solidarité va dans la même direction que les efforts déployés au sein du groupe de contact de la Méditerranée centrale.
Les ministres ont convenu de poursuivre leurs échanges dans le cadre du groupe de contact de la Méditerranée centrale. La cheffe du DFJP a proposé d’organiser la troisième rencontre du groupe en Suisse.
En marge de la conférence, la conseillère fédérale Sommaruga a rencontré son homologue français Gérard Collomb, entré en fonction au mois de mai. La discussion a porté sur la politique européenne en matière de migration, sur la coopération bilatérale dans ce domaine ainsi que sur l’accélération des procédures d’asile en cours de réalisation en Suisse.
Source de l'article Albinfo
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