Clôture du symposium sur la gestion environnementale : Le monde arabe face à l’équation verte

Insistant sur l’importance de recyclage, Benabdelli Khelloufi, professeur en environnement, affirme qu’une opération de «tri sélectif» permettra, à raison d’un coût moyen de 2.000 dinars la tonne, «un gain financier annuel dépassant les 1,3 milliard de DA».

Pour l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, l’heure de s’investir davantage dans «l’économie verte» sonne plus que jamais. Venus en nombre important au symposium consacré à la gestion environnementale, les experts en la matière tiennent un langage entièrement «vert». A tour de rôle, ils appellent les opérateurs économiques intervenant dans divers secteurs à s’associer aux actions visant à «allier» intérêts pécuniaires et sauvegarde de l’environnement. En Algérie, des programmes d’envergure sont lancés.
L’exemple édifiant a trait aux «énergies renouvelables qui englobent un volet sur l’efficacité énergétique», fait savoir le Dr Nachida Kasbadji Merzouk, responsable du «Developpement Unit of Solar Equipements». A la dispersion géographique de la population, fait-elle savoir, et la volonté politique de l’Etat de réduire l’utilisation de ressources d’énergie fossile, «il est impératif pour l’Algérie d’introduire l’utilisation des ressources renouvelables dans le bilan énergétique national».
En Algérie comme ailleurs, note le Dr Merzouk, la problématique de taille est inhérente à l’habitat. Ce secteur est considéré comme l’un des plus «énergivores» où la part de la consommation dépasse les «40%, avec une proportion de plus de 36% dédiée entièrement au chauffage et à la climatisation».
Dans ce contexte, un autre expert, Benabdelli Khelloufi, professeur en environnement, insiste sur le recyclage des matières. Il affirme qu’une opération de «tri sélectif», permettra, à raison d’un coût moyen de 2000 dinars la tonne, «un gain financier annuel dépassant 1,3 milliard, soit 13 millions d’euros». D’autres chiffres indiquent la nécessité urgente du recyclage. Les Centres d’enfouissement technique (CET), en remplacement des grandes décharges publiques, reçoivent chaque jour «40.000 tonnes de déchets domestiques et 10.000 dangereux pouvant, respectivement, générer plus de 8 et 100 millions de DA». De son côté, Anne- Françoise Woitchic, experte internationale belge, a évoqué les efforts déployés par l’Algérie, citant «la mise à niveau environnementale des entreprises algériennes».   

Gagner la bataille de l’environnement 
Intervenant lors de ce symposium, le Dr Hassan Ammar, expert international tunisien, recommande la prévention contre le gaspillage des matières premières, l’eau et l’énergie, à minimiser les déchets et à améliorer les processus fonctionnels et organisationnels de l’entreprise. Ces mesures, estime le spécialiste tunisien, permettent d’obtenir un «triple bénéficie : économique, environnemental et organisationnel, en plus des effets sur la santé et la sécurité du travail». 
Quant à M. Aziz Alaoui, enseignant à la faculté des sciences Ben Msik de Casablanca, il souligne qu’en termes de gestion environnementale, le Maroc a du chemin à parcourir. Et reste confronté aux défis majeurs liés aux problèmes de la dégradation environnementale «dont les coûts sont estimés à 13 milliards de dirhams, soit environ 3,7% du PIB national».
Ne pouvant rester en marge des efforts écologiques et environnementaux à travers le monde entier, le Maroc compte déployer des efforts supplémentaires.
«Plusieurs entreprises, notamment celles qui exportent, ont commencé à prôner et à encourager ces mutations pour respecter les standards internationaux de protection de l’environnement», explique l’universitaire. Mieux, relève-t-il, «plusieurs programmes de mise à niveau environnementale ont été mis en place».                                                                               
Par Fouad Irnatene - source de l'article ElMoudjahid

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