L'Union européenne réagit actuellement aux grands défis apparus suite aux soulèvements du Printemps arabe, à la nécessité de promouvoir des démocraties véritables dans la région et de stimuler la croissance et la création d'emplois afin d'offrir aux jeunes du Maghreb des possibilités d'avenir.
C'est ce qu'a expliqué le président de la Commission européenne José Manuel Barroso lors du Sommet 5 + 5 du dialogue en Méditerranée occidentale, organisé à Malte.
Le Sommet 5 + 5 a réuni les chefs d'État et de gouvernement d'Algérie, de Libye, du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie, ainsi que leurs homologues espagnols, français, italiens, maltais et portugais. Le président Barroso assistait à l'événement en qualité d'observateur.
Il a déclaré que l'Union européenne avait vite réagi à ces événements historiques en lançant un Partenariat pour la paix et la prospérité partagée et en relançant sa politique de voisinage. «Cette approche a principalement mis l'accent sur le soutien aux processus de transition en cours et sur la promotion des réformes politiques et économiques, à la fois en augmentant notre assistance financière à hauteur de 2,8 milliards d'euros pour la période 2011-2012, en mobilisant les institutions financières internationales, en particulier la BEI et la BERD, et en offrant de nouvelles opportunités dans le domaine de la mobilité des personnes et des échanges commerciaux.»
Il a expliqué que l'UE avait cherché à approfondir la coopération sectorielle dans des secteurs clés comme l'énergie, l'environnement, la connaissance et l'innovation ainsi que les transports.
«Nous avons aussi fortement accru notre soutien aux organisations de la société civile qui sont de puissants acteurs de la démocratisation. Et nous avons étendu les opportunités de bourses pour les étudiants qui souhaitent terminer leurs études supérieures en Europe.»
S'agissant de questions comme la sécurité, la croissance économique et la transition démocratique, M. Barroso a insisté sur la nécessité de mettre en place des réponses régionales. Il a évoqué à ce propos le rôle spécial que peut jouer l'Union pour la Méditerranée. «Avec la coprésidence du Nord de l'Union pour la Méditerranée, désormais assurée par l'Union européenne – la Jordanie assurant la coprésidence du Sud – nous sommes déterminés à apporter davantage de cohérence entre l'Union européenne et les actions de l'Union pour la Méditerranée, au bénéfice de la réalisation de projets concrets et du développement du dialogue.»
M.Barroso a appelé le 5 + 5 à chercher des synergies avec les différentes initiatives et plateformes régionales existantes, dont l'UpM et la PEV, afin d'éviter toute redondance dans les efforts et le financement et a ajouté que l'UE envisageait de développer des synergies avec les initiatives du 5 + 5 et qu'elle était prête à étudier les moyens de les soutenir.
Le Président de la Commission européenne a ensuite abordé la question du Maghreb, affirmant que l'absence de véritable intégration économique coûtait cher à la région. Il s'est donc félicité de l'initiative de réunir les chefs d'État et de gouvernement de l'Union du Maghreb arabe d'ici la fin de l'année. «Ce sera une opportunité historique de se pencher sur les difficultés historiques qui n'ont pas permis d'approfondir cette intégration dans le passé et de bâtir de vraies politiques communes au niveau régional.»
M. Barroso a ensuite expliqué que la Commission européenne et la Haute Représentante préparaient actuellement une communication conjointe sur les relations entre l'Union européenne et le Maghreb,«où nous tâcherons d'esquisser quelques propositions sur la façon dont l'Union européenne pourrait soutenir vos efforts pour promouvoir l'intégration régionale.»
La communication en question insistera sur le rôle du 5 + 5 ainsi que sur celui de l'Union du Maghreb arabe. Elle décrira également des propositions concernant quelques secteurs clés où l'UE pourrait apporter une valeur ajoutée grâce à ses différents instruments. Il s'agit notamment des secteurs de la sécurité, du développement économique, de la création d'emploi, de l'énergie et des transports.
Pour en savoir plus
Barroso : discours
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