Quelles transformations économiques pour favoriser la création d'emploi dans les pays méditerranéens ? La conférence s'est tenue hier matin, jeudi 18 octobre, au Palais de la Bourse
Les intervenants lors de la conférence "Quelles transformations économiques pour favoriser la création d'emploi dans les pays méditerranéens ?"
Photo Q.C.
Hier matin, l'Office de coopération économique pour la Méditerranée et l'Orient (Ocemo) organisait, dans le cadre de la sixième édition de la Semaine économique de la Méditerranée dont il est le coordinateur, une conférence intitulée "Quelles transformations économiques pour favoriser la création d'emploi dans les pays méditerranéens ?" L'événement était également soutenu par la Caisse des dépôts et l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed).
Un fort taux de chômage notamment chez les diplômés
C'est d'ailleurs Radhi Meddeb, le président de l'Ipemed, un think tank tunisien, qui a répondu en premier aux questions de l'animateur Frédéric Maury, journaliste économique du magazine "Jeune Afrique". Il a souligné le fort taux de chômage chez les jeunes notamment parmi les diplômés dans les pays de la Mena (Middle east and north africa : région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord). En effet, ces pays, parmi lesquels l'Egypte ou la Tunisie, ont connu une forte augmentation des investissements directs étrangers (IDE) qui, ajoutés aux rentes issues de l'exportation des énergies fociles, ont provoqué une croissance sans emploi et sans développement.
Pascale Chabrillat, directrice générale de l'Ocemo, a appuyé les propos de Radhi Meddeb, en rappelant que dans les pays du Sud de la Méditerranée les jeunes représentaient 50% de la population et faisaient face à un triple problème : un modèle de croissance économique non-productif, une employabilité difficile et un manque de soutien à la création d'entreprise. Un défi pour ces pays que Christian Badaut, directeur des affaires européennes et internationales à la Caisse des dépôts, a défini comme la "capacité d'attirer des capitaux productifs" et donc générateurs d'emplois devant être accompagnés par une politique de soutien aux petites et moyennes entreprises (PME).
"Une économie sociale et solidaire de marché"
Pour Radhi Meddeb, il faut "développer un nouveau modèle économique" notamment après les révolutions arabes : "Une économie sociale et solidaire de marché". "Il nous faut abondonner l'arbitrage classique entre public et privé, économie dirigée et libérale et aller vers plus de déconcentration, de décentralisation, de participation et d'innovation", a-t-il poursuivi.
Le déclenchement des révolutions arabes et la mise en place simultanée de régimes politiques islamistes ont été analysés par Andreu Bassols, directeur général de l'Institut européen de la Méditerranée (IEMed), qui a évoqué les 3 exigences non-atteintes par ces révolutions : celle de la liberté, de la condition sociale et de la situation économique. "Nous ne savons pas vers où la région se dirige", a-t-il conclu. Il a d'ailleurs défini les 4 questions qui vont conditionner l'évolution de la situation socio-économique des pays du Sud de la Méditerranée :
- le choix de la décentralisation régionale;
- le mode de réglement des inégalités sociales;
- la question des subventions alimentaires et énergétiques;
- l'orientation des alliances géopolitiques (intégration Sud-Sud ou Nord-Sud).
Une politique économique ouverte, modérée et volontariste
Des questions qui restent sans réponses et qui laissent les pays européens, à l'instar de la France, dans l'expectative. De manière globale, les pannelistes ont invités de leurs voeux une politique économique ouverte, modérée et volontariste notamment en faveur des PME et de la création d'entreprise dans les pays du Sud et une politique de soutien conjuguée à une ouverture des marchés de la part des pays du Nord de la Méditerranée.
Par Quentin Calistri
Source de l'article La Provence
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