Une "Cité euroméditerranéenne" pour la mode
Le chiffre est impressionnant : 160 millions d'ouvriers chinois travaillent dans l'habillement. Face à cette puissance de frappe, les acteurs de l'industrie du vêtement du Nord et du Sud de la Méditerranée, qui compte 4 millions d'employés, ont le choix : se faire la guerre pour se disputer les miettes laissées par l'Empire du Milieu ou travailler ensemble pour résister.
La seconde solution a été retenue par de nombreux acteurs des deux rives, qui se sont engagés dans la Cité euroméditerranéenne de la mode. Elle s'est réunie hier à Marseille, dans le cadre de la Semaine économique de la Méditerranée. "C'est une plate-forme exceptionnelle où les créateurs, souvent au Nord, peuvent contacter les fabricants, surtout au Sud du bassin", explique Paulo Vaz, administrateur de la Cité et directeur de la Fédération de l'habillement du Portugal (pays jugé culturellement méditerranéen).
La Cité ne veut pas rester sur un modèle néocolonial et va aussi conseiller des créateurs du Sud en matière de gestion et d'organisation logistique, clé de voûte dans ce secteur. "La Méditerranée a un atout,explique Maryline Bellieud-Vigouroux, initiatrice de cette Cité. Il n'y a plus dans l'habillement deux saisons, mais cinq ou dix et les délais de livraison plaident plus pour des coopérations en Méditerranée qu'avec la Chine."
La Cité devrait avoir bientôt pignon sur rue, dans le périmètre d'Euroméditerranée à Marseille, afin de mieux coordonner ses efforts en matière de formation d'ouvriers, de stylistes, de chercheurs de nouveaux textiles. Le tout sur les deux rives.
Source de l'article LaProvence
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