Mécontent du travail des groupes de BTP chinois en matière de
construction de logements, Alger tente trouver une alternative en se tournant
vers les entreprises européennes, notamment françaises et espagnoles. Mais les
groupes tricolores restent attentistes.
Il y a de l'eau dans le gaz entre
l'Algérie et les groupes de BTP chinois. Alger n'est pas satisfait du travail
des groupes chinois dans le bâtiment et veut attirer des entreprises
européennes, notamment françaises et espagnoles. Depuis sa nomination début
septembre, le nouveau ministre de l'Habitat, Abelmadjid Tebboune, ne cesse de
rappeler les groupes chinois, en charge de la construction de milliers de
logements en Algérie, à leurs obligations : respect des délais de réalisation
et de la qualité des finitions. Après avoir fait la remarque au géant public du
BTP chinois, CSCEC, le ministre algérien a l'a dit à l'ambassadeur de Chine à
Alger, Liu Yuhe. "Les retards dans la réalisation et la mauvaise qualité
de la finition des logements sont indigne d'une puissance économique comme la
Chine", déplore un responsable algérien.
La main tendue aux groupes français
Tout en critiquant les Chinois, le ministre algérien tend la main aux Européens. Il vient de recevoir les ambassadeurs de France et d'Espagne, pour leur dire que l'Algérie était prête à confier des projets dans le bâtiment aux entreprises de leur deux pays. Et cette fois, le gouvernement promet de réviser à la hausse les prix du mètre carré (moins de 250 euros), jusque là trop bas pour les groupes français comme Vinci, Bouygues ou encore Eiffage. Car l'Algérie fait face à un problème crucial : la capacité de ses entreprises ne dépasse pas
80.000 logements par an et le gouvernement veut réaliser 200.000 logements par an, rapidement avec une qualité acceptable.
Les groupes de BTP tricolores restent attentistes
Et comme il ne veut plus dépendre des Chinois, il veut profiter de la crise économique en Europe pour attirer des entreprises françaises, italiennes, espagnoles, portugaises pour accélérer les rythmes de réalisation et améliorer la qualité des logements. "Pour le moment, l'appel du gouvernement algérien ne suscite pas un grand intérêt auprès des groupes français de BTP qui attendent les appels d'offres et les cahiers de charge pour se prononcer. Tout dépendra des prix et des spécifications techniques", affirme une source française. "Les Français, même s'ils ne peuvent pas être concurrentiels dans le logement face aux Chinois, Turcs et Egyptiens, peuvent réaliser des bâtiments administratifs, des hôtels où ce sont les spécifications techniques qui priment sur l'offre financière", ajoute la même source.
Alger consacre 40 milliards au secteur de l'habitat
L'Algérie consacre annuellement "40 milliards de dollars au secteur de l'habitat et distribue gratuitement des logements à ses citoyens", selon Abelmadjid Tebboune. Un marché qui échappe totalement aux groupes français. Depuis 2001, les Chinois ont accaparé la part du marché algérien du logement réservée aux étrangers.
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