La délégation tunisienne (le ministre Mohamed Fadhel Abdelkafi, au centre), a été reçue par Alain Mérieux et François Turcas. |
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale de Tunisie, Fadhel Abdelkedi, était à la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, le jeudi 30 mars 2017, accompagné par des industriels tunisiens, pour vanter le « nouvel environnement des affaires » dans lequel évolue son pays.
La présentation était co-organisée avec la CPME Auvergne Rhône-Alpes dans le but de sensibiliser les entreprises régionales aux perspectives d’affaires qu’offre la Tunisie, notamment dans le cadre de son programme de relance Tunisie 2020 et de sa nouvelle loi d’investissement qui propose une économie plus ouverte, une administration simplifiée, des garanties plus fortes aux investisseurs et moins de restrictions qu’avant.
"Maintenant que nous avons terminé la construction politique, nous pouvons passer au développement économique"
Fadhel Abdelkedi n’en a pas moins fait passer un sentiment d’urgence économique, quelques années après la révolution tunisienne. « Les cinq dernières années ont été difficiles pour la Tunisie. Le mouvement vers une république démocratique a été marqué par une grande instabilité. Nous avons connu pas moins de huit gouvernements. Il a fallu trois ans pour écrire notre constitution. Parallèlement, sur le plan économique, nous avons décroché. Mais maintenant que nous avons terminé la phase initiale de construction politique, nous pouvons passer à la phase de développement économique ».
Pour réussir son combat pour la liberté, le pays a besoin de 25 milliards d’euros d’aides en cinq ans, qui serviront notamment à développer les infrastructures (hôpitaux, routes, autoroutes, etc.), estime Fadhel Abdelkedi.
Investissements étrangers accueillis à bras ouverts
Ce petit pays (11 millions d’habitants) attend aussi les investissements privés étrangers à bras ouverts : « Il faut dire que nous avons un problème d’image : il y a beaucoup de contre-vérités qui sont dites sur la Tunisie. Pourtant, on vit très bien chez nous. Et contrairement à ce qu’on laisse entendre, nous n'avons pas de problème de sécurité. Pas plus qu'ailleurs en Europe. D’ailleurs, le tourisme reprend (6,5 millions de touristes attendus cette année) et nous aurons une bonne année agricole. »
Pour les entreprises étrangères, françaises en particulier (au nombre de 1.400 sur place), la Tunisie offre un certain nombre d’avantages. « Attention, nous n’appelons pas aux délocalisations ; plutôt à une colocalisation ! Les entreprises françaises peuvent venir chercher chez nous des compétences complémentaires aux leurs. Sur beaucoup de plans, nous sommes plus compétitifs que l’Asie. Nous constituons également un hub en direction des économies subsahariennes. Et puis, la reconstruction de la Libye voisine se fera depuis la Tunisie ».
Un pays allié, musulman et démocratique
Bref, la Tunisie du printemps arabe veut être un allié de l’Europe… laquelle n’en a pas toujours conscience. Il est pourtant de son intérêt d'intensifier ses relations avec un pays qui est pratiquement à sa frontière et peut l’aider dans la lutte contre le terrorisme islamique. Selon François Turcas, vice-président de la CPME, « nous avons une responsabilité ; nous devons aider la Tunisie et nos entreprises ont un rôle à jouer en allant y investir et en développant des courants d'affaires avec ce pays exemplaire ».
Par Didier Durand - Source de l'article Brefeco
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