Parrainée par Hiam Abbass, talentueuse actrice et réalisatrice primée (Héritage, Mostra de Venise), la 17ème édition du Festival Cinémas du Sud présente, du 12 au 15 avril 2017, une sélection qui fait un tour d’horizon de la production récente du monde arabe en films et documentaires.
Cette année, coup de projecteur sur la jeune garde du cinéma arabe qui prend le pouls d’une région en plein bouleversement.
Avec ces neuf films, cette édition promet encore une fois émotions et nouvelles occasions d’échanger avec les invités qui nous font l’honneur de leur présence.
Le festival présentera deux films réalisés par des auteurs algériens.
Notre édition s’ouvrira avec, une avant-première régionale, A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana (produit par Michèle Ray-Gavras) : dans un hamman à Alger, neuf femmes évoquent leur quotidien et leurs relations avec les hommes. Film choral, film de femmes...
Samir dans la poussière, documentaire du réalisateur Mohamed Ouzine, questionne ses propres origines.
Nous découvrirons ensuite Amours, larcins et autres complications, film dans lequel Muayad Alayan, cinéaste palestinien, raconte avec les tribulations burlesques d’un petit malfrat palestinien, par le biais de la comédie.
Cap aussi sur Beyrouth avec le film documentaire Chacun sa bonne du réalisateur Maher Abi Samra. Prix du meilleur documentaire de Dubaï, 2016, ce film jette une lumière crue sur l’exploitation des bonnes au Liban, Africaines et Asiatiques, dans des foyers de classes moyennes ou bourgeoises. Dans Insoumise, du réalisateur marocain Jawad Rhalib (Prix du jury au Festival international du film, Marrakech, 2015) le cinéaste, agité par des questions liées au réalisme social, décrit les conditions de travail des saisonniers en Belgique.
Du côté de la Tunisie, le film The Last of Us du jeune Ala Eddine Slim, suit la traversée du désert d’un migrant subsaharien, soudainement dévié de sa route. Le pari du cinéaste ? Dire la solitude, par la solitude des images et des sons.
Dans In the Last Days of the City (multi-primé), l’Égyptien Tamer El Saïd s’attache à suivre l’errance de Khalid, un réalisateur perdu entre le montage de son film et sa propre vie dans la capitale égyptienne. Très moderne dans sa forme, le film est un habile portrait du monde arabe.
En avant-première en France, la réalisatrice d’origine irakienne Soleen Yucef aborde dans House Without Roof, l’actuelle et intense question des réfugiés. Le film raconte l’émigration dense et émotionnelle d’une famille Kurde d’Irak en Allemagne après avoir échappé à la guerre et prisedésormais entre deux mondes.
Le film Barakah meets Barakah du jeune saoudien, Mahmoud Sabbagh, dresse le portrait acerbe d’un pays ne laissant littéralement aucun espace pour qu’hommes et femmes puissent se découvrir librement.
Ce sera là la clôture de cette édition.
Nous espérons un public nombreux pour cette nouvelle moisson filmique.
En cette période si dangereusement tentée par le repli, nous sommes certain.es que cette introspection qui renvoie diverses formes de la cinématographie arabe et favorise la pluralité de regard est, plus que jamais, nécessaire.
Abdellah Zerguine
Directeur artistique
Le Festival Cinémas du Sud
Depuis 1999, en partenariat avec l’INSTITUT LUMIERE, le Festival cinémas du Sud, labellisé au titre de l’Année Européenne du Dialogue Interculturel (AEDI), en 2008, propose chaque année, un festival consacré aux cinématographies des pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
La programmation, reflète les différents aspects de la réalité du monde arabe contemporain, et, à travers le regard distancié des cinéastes, elle prend la mesure des enjeux qui agitent ces pays : les questions religieuses, les ambiguïtés politiques, la xénophobie, l’intégrisme identitaire, la guerre, l’exil…
Elle offre aussi l’occasion de découvrir des œuvres rares, de production récente, inédites ou en avant-première, peu diffusées dans les circuits habituels, d’échanges et de rencontres entre le public lyonnais et les réalisateurs invités pour aller à la découverte de ces pays si loin et si proches à la fois.
Regard Sud
Inauguré en 2000 et située idéalement dans le quartier historique de la Croix-Rousse à Lyon, la galerie Regard Sud expose des artistes issus du pourtour méditerranéen et d’ailleurs, s’inscrivant avant tout dans une logique de passerelles vers les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
Au fil des années, Regard Sud s’est progressivement implantée en tant que galerie d’art de référence en matière d’ouverture internationale, exposant à la fois des personnalités reconnues mais aussi émergentes.
Institut Lumière
L’Institut Lumière est installé depuis 1982 au cœur de Monplaisir, quartier historique de Lyon où les frères Lumière ont inventé le Cinématographe et tourné le premier film de l’histoire du cinéma : Sortie d’usine, en 1895.
A la fois lieu de mémoire et salle de projection, il est un véritable Musée Vivant du Cinéma.
On projette des films, on invite les metteurs en scène, on organise des expositions, on forme les jeunes spectateurs.
Ses deux missions sont la conservation du patrimoine – films, livres, photos, affiches, appareils de cinéma et de pré-cinéma – et les activités artistiques de diffusion – projections de films, expositions, édition, formation.
Documents
Agenda - Du 12 au 15 avril
Le Festival Cinémas du Sud a pour objectif de faire connaitre et rencontrer les publics autour du cinéma du Maghreb et du Moyen-Orient.
Institut Lumière et Regard Sud
25 rue du Premier-Film BP 8051 - 69352 - Lyon Cedex 08 - Tél. 04 78 78 18 95 Fax 04 78 78 18 94
1/3 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon - Tél : +33 (0)4 78 27 44 67
Par Mohammad Bakri - Source de l'article Langue Arabe
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