Quand les Russes sauvent la saison touristique en Tunisie

Depuis le début de l’année, 350.000 Russes ont pris leurs vacances en Tunisie. D’après le « Financial Times », il s’agit d’une bouffée d’oxygène pour le pays, déserté par les touristes français, allemands et britanniques. 
A Borj Cédria, Tunisie.

La Tunisie, considérée comme l'un des seuls pays du printemps arabe à être sur la voie d'une transition démocratique, a perdu nombre de ses vacanciers français, allemands, britanniques. La faute : les attentats en 2015 sur son territoire, notamment dans des lieux touristiques. Mais, d'après le « Financial Times », nombre de Russes mais aussi d'Algériens ont choisi cette destination de vacances cette année. 

Le secteur est « en crise », regrette Hedi Hamdi de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV). En 2015, la Tunisie avait enregistré 5,5 millions de touristes représentant un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars, contre 7 millions de visiteurs et 3,5 milliards de dollars de revenu en 2014. Pour stimuler ce secteur qui représente près de 14 % du PIB tunisien et des centaines de milliers d'emplois, le gouvernement a mis les bouchées doubles. Les hôtels ont ainsi pour la plupart pu rouvrir et l'Etat a renforcé la sécurité dans les zones touristiques. Les voyagistes ont également réduit les prix des séjours et ont attiré de nouveaux clients notamment en Russie. 

Il est vrai que les Russes ont délaissé la Turquie et l'Egypte qui constituaient leurs destinations préférées de vacances, largement en raison des tensions diplomatiques entre Moscou et ces pays. Vladimir Poutine a imposé des sanctions contre la Turquie après qu'Ankara a abattu en novembre 2015 un avion de chasse russe. 
Les vols Le Caire-Moscou sont toujours suspendus depuis l'attentat, en octobre 2015, contre un avion de ligne qui a coûté la vie à 217 passagers dont une majorité de touristes russes. Ainsi depuis le début 2016, plus de 350.000 Russes ont pris leurs vacances en Tunisie. L'espoir est même d'arriver aux 700.000 d'ici à la fin de l'année. 

Par Yanan Jing - Source de l'article Les Echos

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