La convergence prônée par le processus de Barcelone ne s’est pas faite, le Sud continue à se débattre dans des problèmes de développement et l’écart entre les deux rives est lourd de conséquences. Mais le fait nouveau est que le Nord connaît une crise et le Sud des bouleversements importants. Cela devrait permettre un rééquilibrage des relations entre les deux rives avec néanmoins une inquiétude exprimée par nos interlocuteurs algériens que les pays du Sud soient marginalisés à cause de la crise.
L’arrimage réel du Nord au Sud est vital pour les entreprises mais il faut pour cela sortir de la relation du seul libre échange et envisager des grands projets structurants, autour de la Méditerranée.
Les derniers verrous ont sauté avec les bouleversements intervenus dans les pays du Sud de la Méditerranée permettant enfin une convergence car une nouvelle gouvernance se met en place. Il faut donc s'inscrire dans la durée.
Cette convergence devient une nécessité car l'Europe est en difficulté, confrontée à une grave crise non seulement économique mais aussi financière et sociale.
Le Nord et le Sud auraient intérêt, chacun, à faire une mutation gagnant/gagnant. Une autocritique doit être menée par les pays du Sud car ils n’ont jamais fait de propositions à l’Europe, aucune initiative n’est venue d’eux pour le moment.
Les entreprises algériennes pourraient faire, à travers le FCE, des propositions, provoquer un débat positif et IPEMED pourrait accompagner cette démarche.
Un bilan sans concession des relations entre l'Europe et l'Algérie a été fait mais le souhait a également été exprimé de réfléchir à de nouvelles formes de coopération.
Les entreprises du Nord ont besoin de nouvelles opportunités, à la recherche de relais de croissance quand les pays du Sud ont besoin de coopération dans des grands projets structurants.
L'Algérie, par exemple, ne recherche pas de financement - elle est en sur liquidités - mais a besoin de mettre à niveau ses administrations, de parvenir à une bonne gouvernance, de mettre en place un programme de formation car il y a inadéquation entre les filières de formation et les besoins des entreprises.
Peut-on envisager qu’un fonds d’investissement algérien entre au capital de Peugeot pour sauver cette filière, filière dont l’Algérie a grandement besoin ?
Vers un rapprochement entre IPEMED et le FCE
Le FCE accueille très favorablement la démarche d'IPEMED. IPEMED, de son côté, propose son expertise dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, de la santé, de la finance, des NTIC et de la Logistique et Transports.
La partie algérienne ajoute à ces thèmes celui des secteurs industriels : la compétitivité doit se chercher du côté de la proximité car de nombreux produits viennent de Turquie et de Chine avec des coûts de transport élevés et les produits algériens peuvent être concurrentiels. Or l’Algérie a une ambition industrielle.
L’Algérie demande que l'Europe ouvre ses marchés sans mettre de barrières tarifaires.
Le problème est de convaincre les pouvoirs publics algériens comme les Européens car ni les uns ni les autres n'ont de vision sur le devenir de cette région.
Il existe le paradoxe suivant : il est évident que de nombreux chantiers peuvent être réalisés entre l’Europe et l’Algérie mais le risque d’une forte déception si on n’y parvient pas existe et comment faire pour éviter cela.
La nécessité d’une coopération et d’une intégration Sud/Sud a été soulignée. Les entreprises algériennes souhaitent convaincre les autorités de raisonner de façon régionale et internationale. Il faut pour cela proposer des idées aux autorités, travail de lobbying à faire.
Compte rendu par Agnès Levallois IPEMED
Source de l'information IPEMED
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