Un séminaire ayant pour thème « La recherche et l’innovation au service du développement industriel au Maroc : quel rôle pour les compétences marocaines à l’étranger ?» s’est tenu vendredi 10 mai 2013 à Casablanca. Il était organisé par le Forum des Compétences Marocaines (MCF), et l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC).
Le but de cet évènement était de contribuer à la mise en place d’un cadre d’échange d’expériences en matière industrielle. Cet échange englobe les compétences marocaines à l’étranger et les acteurs de la recherche et l’innovation au Maroc. Le Royaume ne compte plus sur sa diaspora marocaine uniquement pour le transfert de devises. Les transferts de savoir et de compétences deviennent en ces temps de crise un enjeu incontournable. Les Marocains de l’étranger, pour leur part, sont conscients de l’importance de réintégrer l’évolution économique du Royaume, puisque celle-ci offre plus d’opportunités, et développe ainsi de nouveaux besoins en matière de compétences, de recherche et de développement. Un autre objectif est de proposer une plateforme de coordination entre les bailleurs de fonds impliqués dans des projets de développement au Maroc.
«De nombreux secteurs de l’économie profiteront de ce partage de compétences. Le bâtiment, l’automobile, l’agro-alimentaire, l’aérospatial, le textile, l’enseignement, autant de nouveaux métiers qui sont en pleine émergence dans le pays. À cet égard, la participation des migrants au développement du pays est un enjeu de taille», explique Mounia Boucetta, secrétaire générale du ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies. Lors de ce séminaire, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des MRE, M. Abdellatif Maâzouz, a déclaré qu’«environ 17% des Marocains Résidant à l’Etrangers actifs exercent dans des professions scientifiques, intellectuelles et managériales très qualifiées alors que 54% des Marocains Résident à l’Etranger s’activent dans des emplois intermédiaires dans des domaines tels que l’enseignement, la santé, la communication, la gestion et le commerce. Les postes sans ou à basse qualification ne représentent plus que 28 % de l’effectif ».
Ainsi, « le Maroc est classé au 3ème rang mondial, avec 17 % en termes de taux d’émigration des compétences qualifiées. Il est certain qu’une politique efficace de mobilisation des compétences peut ralentir cette évasion et même en inverser la tendance en la rendant plus profitable au Royaume » a-t-il indiqué dans une allocution lue en son nom par le secrétaire générale du ministère, M. Abdelfetah Sahibi. Pour Mme Soumaya Iraqui, Directeur des Technologies Avancés de l’Innovation et de la Recherche et Développement auprès du Ministère de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies, la stratégie Maroc Innovation a pour objectif de mettre en place une offre pour l’innovation afin de positionner le Maroc dans la région méditerranéenne et faire du Royaume un pays producteur de technologies. « Un fond de soutien de 380 MDH a été alloué à l’innovation, il comprend trois instruments de financement : ‘’ Intilak’’, financement dédié aux startups innovantes, ‘’ Tatwir’’, financement de projets de recherche et de développement portés par des entreprises en phase de développement ou par des constorums d’entreprises relevant des Clusters, et une enveloppe budgétaire de 50 MDH pour le programme de soutien à la recherche et le développement » déclare Mme Soumaya Iraqui. Plusieurs projets ont été conçus pour apporter des solutions à l’appui à la compétitivité de l’entreprise comme le projet ‘’ Imitiaz ‘’ : « durant l’année 2010-2012, plus de 187 dossiers de candidature ont été admis et 116 PME retenues parmi ces projets. On y trouve la valorisation d’un brevet pour la production de protéines à partir de déchets de poissons destinés aux industries pharmaceutique et agro-alimentaire, et le développement de solutions de paiement électronique allant de la personnalisation des moyens de paiement aux solutions monétiques les plus avancées » nous explique Larbi Benrazzouk, chef du pôle ‘‘Animation & Appui’’ à l’ANPME.
« Notre objectif est de renforcer le rattachement des expatriés marocains à leur mère patrie et l’optimisation de leur rôle dans la dynamique de son développement, en établissant des partenariats favorisant l’émergence d’une nouvelle génération de porteurs de savoir-faire, d’expertise et de projets d’investissements et de développement durable » annonce le secrétaire générale du ministère, M. Abdelfetah Sahibi .
D’autre part, la Présidente de l’association “Forum des Compétences Marocaines” (MCF), Mme Nezha El Ouafi, a mis en exergue l’importance de la contribution des compétences marocaines résidant à l’étranger dans le développement de la coopération nord-sud, mais également dans la réalisation des différents programmes et stratégies mis en place par le Royaume, notamment dans les secteurs de l’enseignement supérieur et industriel, et ce grâce à une plateforme de coordination entre les compétences d’ici et d’ailleurs.
En 2012, le Maroc a été classé à la 88e place dans l’indice mondiale de l’innovation et 80 % des entreprises recourent à l’autofinancement pour leurs projets Recherche et Développement. C’est en partant de ce constat que le Président de la Commission R&D, e-entreprise et relation avec l’Université pour la CGEM, M. Tarafa Marouane, a recommandé «d’asseoir une gouvernance public-privé, de faciliter l’accès des PME au financement, de trouver une bonne synergie entre les grandes entreprises et PME, de développer un lien fort entre les Universités et les entreprises. Du conseil et du soutien, et une protection aux PME grâce à un projet de Charte de la PME établissant des directives relatives à l’accès aux marchés publics pour les PME ».
« Il faut réduire les impôts égaux à 30% du montant des dépenses en R&D réalisées au cours de l’exercice, il faut aussi favoriser le transfert des technologies et du savoir entre l’Université et l’Entreprise. Développer la culture managériale à travers les Juniors Entreprises » a t- il poursuivi.
En marge de ce séminaire, quatre ateliers ont eu lieu et ont concerné l’industrie automobile, le textile, les technologies de l’information, les biotechnologies et les énergies renouvelables. Ils ont permis d’aborder les programmes et projets de recherche, aussi bien en milieu universitaire qu’industriel, au Maroc et dans les pays d’accueil des compétences marocaines à l’étranger.
Par Fatimazahraa Rabbaj - Source de l'article La Nouvelle Tribune
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire