Les relations entre religiosité et
féminisme seront au cœur du débat demain à l’EGE. Organisé par le CJB et le
CERAM, le colloque fera intervenir l’écrivaine libanaise Joumana Haddad et Asma
Lamrabet, entre autres.
Féminisme et religiosité sont-ils
contradictoires ?
Une
question qui sera abordée demain lors d’une journée d’étude organisée à
l’initiative du Centre Jacques Berque pour les études en sciences sociales au
Maroc et du centre de recherche sur l’Afrique et la Méditerranée (CERAM) de
l’Ecole de gouvernance et d’économie (EGE) de Rabat. Des chercheurs venus de
différents horizons traiteront du thème: Féminismes et religiosités,
perspectives du Sud
Concordance ou contradiction ?
Joumana Haddad |
Joumana
Haddad, connue pour son ouvrage «J’ai tué Shehrazade: Confessions d’une femme
arabe en colère», remet en question les visions orientalistes sur la femme
arabe et prône une émancipation par le
corps. Doctorante et poète, Joumana Haddad est également, depuis 2009,
directrice fondatrice du magazine Jasad, premier en son genre, spécialisé dans
les arts, la littérature et les sciences du corps. Lors du colloque, Joumana
Haddad expliquera pourquoi le féminisme est nécessairement laïc.
La
chercheuse Asma Lamrabet traitera quant à elle des relectures féministes du
Coran. Les ouvrages de Lamrabet défendent une concordance entre Islam et
modernité, religion et féminisme.
La
question de contradiction, ou non, entre religion et féminisme sera l’un des
éléments forts du débat. Cette journée tentera d’analyser l’articulation entre
féminisme et religion en dépassant la simple opposition d’un féminisme laïque à
un féminisme islamique, indique la note de présentation du colloque.
En
illustrant les multiples compréhensions pratiquées des féminismes et des
religiosités et en parcourant la diversité des luttes féministes, ces échanges
mettront en avant la richesse des débats en cours à travers trois axes
principaux : tout d’abord les réinterprétations contemporaines de textes sacrés
à travers un prisme résolument féministe. Ensuite, l’activisme féministe sera
analysé au niveau du discours politique et de l’espace public. Les expressions
littéraires de combats visant une libération corporelle, sexuelle, identitaire
et religieuse seront abordées.
Une problématique ravivée par le
Printemps arabe
Depuis
l’avènement du Printemps arabe, le rôle des «féministes islamistes» est de plus
en plus mis en lumière. L’émergence de nouveaux acteurs politiques et religieux
alimentent aujourd’hui des débats effervescents dans différents pays du Sud,
notamment sur l’avenir de la condition des femmes dans des sociétés souvent
marquées par des logiques dites patriarcales. Les transformations politiques
intervenues ces dernières années dans les pays sud-méditerranéennes ont nourri
l’impression de changements importants achevés ou en voie de gestation.
Shuruq
Naguib, chercheuse à l’Université de Lancaster en Grande-Bretagne abordera
justement «l’émancipation islamique des femmes» à travers les figures
égyptiennes allant de l’écrivain Aisha Abd Al-Rahman, plus connue sous le
pseudonyme Bint Al Shati, à Suad Salih, académicienne spécialisée en
jurisprudence musulmane. La journée d’étude se clôturera par une table ronde
ayant pour thème «Repenser féminismes et religiosités à l’heure des transitions»
Par Rimme el Jadidi - Source
de l’article le Soir Echos
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