Étudiant international, « citoyen du monde » !


La délégation de l'Union européenne a organisé au musée Sursock, à Achrafieh, une rencontre-débat sur le thème « La mobilité des jeunes » en milieu universitaire, modérée par l'ancien ministre Ziyad Baroud.

Cette rencontre s'est tenue à l'occasion du 30e anniversaire du programme Erasmus+, programme d'échanges interuniversitaires (entre pays) mis en place par l'Union européenne pour permettre aux étudiants de bénéficier d'une expérience d'éducation, de formation ou de sport dans une vingtaine de pays européens.

Dans son mot de bienvenue, l'ambassadrice Christina Lassen, chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban, a tenu à rappeler les opportunités qu'offre Erasmus+ depuis 30 ans déjà et qui continuent toujours à se multiplier.

« Que représente l'Europe pour vous ? » était la question à laquelle ont répondu les intervenants, dont Karma Ekmekji, responsable des affaires étrangères et des relations internationales auprès du Premier ministre Saad Hariri, et trois étudiants ayant effectué leur Erasmus en France et en Espagne. L'Europe représente pour eux, bien évidemment, l'ouverture, l'épanouissement et le progrès. Le programme Erasmus+ a d'ailleurs pour objectif de réduire le taux de chômage, de promouvoir l'éducation chez les adultes, et, comme souligné à plusieurs reprises lors de la rencontre, « de changer des vies ».

À en croire plusieurs témoignages, l'objectif a été bel et bien atteint et tous ceux qui ont bénéficié de ce programme se montrent largement reconnaissants.
Pour sa part, Benjamin Wastnage, le chargé d'affaires britannique, a évoqué la question du Brexit, en émettant l'espoir que les relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne resteront saines et que les programmes de mobilité universitaire ne seront aucunement affectés.

À la lumière des opportunités offertes, les intervenants ont abordé les défis auxquels les étudiants pourraient faire face à l'étranger. Au nombre de ces défis : les difficultés de communication ; les questions du genre « vous vous déplacez en chameaux ? » ou encore « soutenez-vous le terrorisme ? » ; l'ignorance, et enfin le choc interculturel dans la vie de tous les jours.

L'essence du débat a été résumée par une affirmation de Mme Karma Ekmekji : « Chacun et chacune d'entre nous est l'ambassadeur du Liban à l'étranger. Nous sommes tous citoyens du monde, et notre mission a un double objectif. » Selon elle, l'étudiant doit non seulement penser à « ce que l'Europe pourrait lui offrir » mais aussi à « ce qu'il devrait garder de la culture libanaise et l'offrir au pays qui l'accueille ».
Erasmus+ promeut, selon les intervenants, « la solidarité, la liberté et l'égalité ». 

Lors du débat, la question de l'engagement politique a été soulevée en réponse à une question de L'Orient-Le Jour. « Est-ce qu'un bagage politique bien fourni ne serait-il pas, entre autres, une nécessité, lors d'un échange interculturel dans le monde d'aujourd'hui ? » La question a suscité un débat soutenu dont il ressort, en substance, que dans un Moyen-Orient tourmenté, dont l'image déformée traverse le monde par le biais des réseaux sociaux, chacun d'entre nous est « diplomate », mais surtout messager. Où que nous partions, c'est souvent la curiosité, sinon la méconnaissance de l'autre, qui fait que nous nous trouvons fréquemment face à des interrogations relatives au Liban. La culture politique ne serait-elle pas alors vitale pour lutter contre les stéréotypes et œuvrer pour la diffusion d'un message de coexistence et de paix ?

À signaler qu'une courte présentation a suivi la rencontre, portant sur les nouveaux projets et les futures initiatives prises en faveur du réseau d'étudiants Erasmus+.

Par Gaby Assaker - Source de l'article l'Orient le Jour

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