C’est avec un casting de choix – l’ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti à la présidence de l'événement, Christophe Leparc à la direction, Laetitia Casta comme présidente du jury – que s’ouvre, le 21 octobre, la 38e édition de Cinemed, le festival international du cinéma méditerranéen.
Boostée par cette nouvelle gouvernance voulue par le maire, Philippe Saurel, Montpellier se rêve ville de cinéma à côté de Cannes. Isabelle Adjani sera présente le 28 octobre.
En février, l'annonce officielle de la nomination de l'ex-ministre de la Culture à la présidence de Cinemed créait la surprise. Pourquoi ce choix ?
Philippe Saurel : Au début de mon mandat, Aurélie me téléphonait tous les 15 jours pour avancer sur les dossiers culturels. Le fait qu'elle soit socialiste, ma famille d'origine, crée des liens et j'ai toujours apprécié sa bienveillance, sa franchise. Elle est d'ailleurs la seule ministre de la Culture qui ait eu autant d'égards pour la ville de Montpellier et son agglomération. Lorsque je lui ai proposé la présidence du Festival, elle n'a pas hésité longtemps.
Aurélie Filippetti : J'ai dit oui tout de suite ! Nos relations de travail étaient excellentes, j'avais été présidente pendant sept ans d'un festival de documentaires à Marseille et je ne pouvais refuser cette proposition, d'autant que Montpellier est l'une des villes les plus dynamiques culturellement.
Quelle regard portez-vous sur Cinemed, deuxième plus grand évènement cinématographique dans le Sud ?
A. F. : Enfant, j'ai découvert en Lorraine le cinéma grâce à un festival et je suis très attachée à cette ouverture populaire. Cela permet à des gens de tous horizons de découvrir le cinéma dans sa diversité et avec Cinemed, c'est toute la dimension méditerranéenne qui est mise en lumière. Il y a là une grande vitalité doublée d'une volonté politique d'organiser et faire dialoguer les cultures du bassin méditerranéen.
P. S. : Cinemed est un festival unique qui s'adresse à toutes les formes cinématographiques de la Méditerranée. En juillet dernier, nous avons contracté notre 7e jumelage avec la ville de Palerme... Ce facteur Méditerranée est une donnée importante dans la conception de l'image culturelle de Montpellier. Et le cinéma est un des langages possibles pour exprimer tout cela. Aurélie, qui est d'origine italienne, en est tout a fait consciente.
Comment se passe votre tandem avec Christophe Leparc ?
A. F. : J'avais déjà rencontré Christophe Leparc lors du Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. C'est un grand professionnel. Pour cette nouvelle édition de Cinemed, nous avons souhaité travailler dans la continuité d'un festival qui marchait déjà bien mais avec la volonté de lui donner plus d'éclat, plus d'ampleur, de renforcer son ancrage dans la région. Nous avons également souhaité renforcer la dimension étudiante avec des séances à l'université, des débats, des discussions. Je connais l'impact du cinéma sur les jeunes, le 7e art étant plus facile d'accès que d'autres formes d'expressions artistiques.
La volonté de booster Cinemed s'est-elle accompagnée d'une augmentation de budget ?
P. S. : Aurélie a trouvé deux nouveaux mécènes et nous avons mis en place des modifications logistiques qui visent à équiper numériquement les salles du Corum. Cet engagement va nous permettre de bénéficier de l'aide du CNC, dont j'ai d'ailleurs été membre lors de mon premier mandat de conseiller général (Philippe Saurel était alors suppléant de Marcel Vidal, sénateur-maire de Clermont-L'Hérault, NDLR).
Sous quel signe sera placée cette nouvelle édition ?
A. F. : Christophe Leparc a établi une programmation ambitieuse, il est allé chercher des films et des artistes qui expriment les évolutions et les changements dans le bassin méditerranéen. Un cinéma qui parle des inquiétudes, des changements politiques, qui va creuser dans les interstices, dans les couleurs pastels ou vives de la passion, un cinéma curieux, exigent et drôle en même temps. Pour ces raisons, nous avons choisi d'inviter les frères Larrieux qui ont une dimension loufoque, comique très attachante, ainsi que Sergi Lopez, un monstre de puissance, d'incarnation, avec la capacité burlesque d'intégrer énormément de caractères.
Quel genre de cinéma préférez-vous?
A. F. : Les grands cinéastes néo-réalistes italiens font partie de ma culture. J'aime beaucoup Rossellini, Fellini mais aussi, parmi les cinéastes français, Truffaut, Pialat ou Desplechin et, dans un autre registre, Tarentino. J'attends avec impatience la programmation de Cinemed car Christophe m'a parlé de jeunes réalisatrices tunisiennes qui ont l'air passionnantes. J'aime cette rencontre vers de nouveaux auteurs.
P. S. : Oui cette notion de partage et de messages que véhicule le cinéma est très intéressante, à chacun d'en découvrir les sens. Je m'y suis intéressé plus tard qu'Aurélie, je suis très bon public mais j'aime également beaucoup le cinéma italien. « Un enfant de Calabre », le film de Luigi Comencini qui évoque le dépassement de soi, reste gravé dans ma mémoire.
Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
A. F. : Il y a un peu d'appréhension car nous savons que nous allons être jugés et nous voulons être à la hauteur. Mais il y a aussi beaucoup de joie car je travaille avec une super équipe.
P. S. : Je fais confiance à Aurélie et Christophe, ils ont tous les leviers pour que le résultat soit excellent. Je suis également très heureux que le président d'honneur, Henri Thalvat, à l'origine de Cinemed, soit associé à ce tandem
Par Valentine Ducros - Source de l'article La Tribune Objectif Languedoc Roussillon
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