Les différentes mesures d'encouragement promises au profit des agriculteurs afin de parvenir à une autosuffisance en matière de production céréalière ne parviennent pas à bonne adresse. Une situation qui fait que l'Algérie continue d'importer de grandes quantités de céréales, notamment le blé tendre.
En effet, les derniers chiffres des douanes françaises rapportés par l'agence d'informations Reuters, ont fait savoir que la France, gros exportateur de céréales dans l'Union européenne, a exporté en août 2017 une quantité de 774.517 tonnes de blé tendre hors UE et que l'Algérie était le premier client avec 535.719 tonnes.
«La production céréalière a atteint cette année 35 millions de quintaux (q), soit un niveau acceptable qui demeure moyen par rapport à la production enregistrée ces dernières années», a déclaré le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, lors d'une rencontre d'évaluation de la saison des moissons-battage 2016-2017 et la préparation de la saison Labour-semailles 2017-2018, organisée au siège de l`Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
«Cette production a été enregistrée en dépit des mauvaises conditions climatiques qu'ont connues certaines wilayas productrices», a-t-il souligné, mettant l'accent sur «le bon encadrement de l'opération labour-semailles et moissons-battage».
A rappeler que la production de céréales avait atteint 34,3 millions de quintaux en 2015-2016.
Même si ces résultats sont loin d'égaler les performances réalisées par le pays en 2012 avec 51,2 millions de quintaux, et encore moins ceux de 2009 avec 61,2 millions de quintaux, le directeur général de l'OAIC, Mohamed Belabdi, a indiqué que ses services œuvraient à réduire la facture d'importation, soulignant que la production du blé dur connaissait une certaine stabilité depuis 2011, ce qui a réduit l'importation de cette matière à 50%.
Parallèlement aux chiffres de l'OAIC, le Centre national de l'information et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes a, dans un bilan rendu public fait savoir que la facture d'importation des céréales (blé, maïs et orge) a baissé de plus de 21% en 2016 mais avec un recul moins important en termes de quantités.
Le coût d'importation des céréales a chuté à 2,71 milliards de dollars (mds USD) en 2016 contre 3,43 mds USD en 2015, soit un recul de l'ordre de 720 millions de dollars (-21,02%). Quant aux quantités importées, elles ont connu une légère baisse en s'établissant à 13,22 millions de tonnes (Mt) contre 13,68 Mt, en diminution de seulement 3,3%, précise le CNIS.
La facture d'importation des blés (tendre et dur), qui a représenté plus de 65% des importations des céréales en 2016, est passée à 1,79 mds USD contre 2,39 mds USD (-25,3%), pour des quantités ayant atteint 8,22 Mt contre 8,5 Mt (-3,3%).
Le gouvernement algérien veut réduire la facture alimentaire, notamment celle des céréales en engageant des mesures en faveur des agriculteurs locaux.
Cependant, la courbe de production est en dents de scie, car à défaut de l'utilisation des techniques de l'irrigation, la céréaliculture reste tributaire des précipitations des pluies.
Les besoins de l'Algérie en céréales sont estimés à environ 8 millions de tonnes par an. La production locale ne fournit que la moitié de la demande.
Par Hafid M. - Source de l'article Le Tempsdz
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