Fin novembre, la Villa Méditerranée retournera dans le giron de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Un peu moins de deux ans après avoir été mandaté par l'Etat et les collectivités pour la gestion et l'animation de cet édifice à l'architecture audacieuse conçu par le concepteur transalpin Stefano Boeri (10 000 m2), l'agence des villes et territoires méditerranéens durables (Avitem) va rendre son tablier le 30 novembre. Le départ de ce think tank chargé de promouvoir la coopération euroméditerranéenne sonne le glas de la vocation méditerranéenne de ce lieu de conférences voulu par le socialiste Michel Vauzelle.
Inaugurée au printemps 2013, après un investissement de plus de 82 millions d'euros, la Villa Méditerranée n'aura jamais trouvé sa vitesse de croisière, plombée par le coût de fonctionnement, de l'ordre de 4,5 millions d'euros par an. Une somme dont la collectivité régionale, passée fin 2015 aux mains de la droite, refuse désormais d'assumer la charge.
Après avoir un temps envisagé, en vain, de sauvegarder la vocation du lieu en y installant l'assemblée parlementaire de la Méditerranée, le bâtiment amphibie voit s'ouvir une nouvelle page de son destin. Courant 2016, la région a mandaté un bureau d'études – le cabinet Tertio – pour imaginer une reconversion du site. En décembre 2016, après avoir exploré plusieurs pistes – casino, centre commercial de luxe, cité du vin, centre d'art, etc – la collectivité alors présidée par Christian Estrosi a finalement opté pour l'implantation d'un fac-similé de la grotte Cosquer et de ses quelque 200 dessins rupestres datant du néolithique (19 000 à 27 000 ans) découverts dans les calanques de Marseille en 1995. Cette reproduction devrait se nicher, à une échelle de 90%, dans les sous-sols de la Villa, sous le niveau de la mer. Un musée, un lieu de projection de films, une librairie et un café occuperont le rez-de-chaussée et le porte-à-faux.
L'élu niçois misait sur une fréquentation de 500 000 visiteurs la première année, puis comprise entre 400 000 et 500 000 les années suivantes, avec un prix d'entrée de 12 euros. Des chiffres à même de rendre bénéficiaire l'exploitation de l'équipement.
Coût estimé de cette reconfiguration ? 20 millions d'euros. Une somme prise en charge à parité par la région et les autres collectivités (CD 13, métropole ?) et un partenaire privé. « Nous percevrons un loyer et un intéressement sur la billetterie », avait précisé Christian Estrosi lors de la présentation du projet le 8 décembre 2016. Trois mois plus tard, le 17 mars 2017, l'assemblée régionale votait le principe de cette reconversion.
Une décision suivie du lancement d'un appel à projet. Le choix de l'opérateur devrait être rendu public avant la fin de l'année 2017. Avec l'appui de la collectivité, ce dernier aura alors près de deux ans pour transformer le centre de conférences en espace muséal dédié à l'art pariétal.
Par William Allaire - Source de l'article TPBM
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