L’agence solaire marocaine Masen va lancer un appel d’offre pour une seconde phase de son projet solaire géant de Ouarzazate.
La puissance de la tranche qui va faire l’objet d’une compétition devrait s’élever à 300 MW. Elle représentera un investissement qui peut être estimé de 1,5 à 2 milliards d’euros. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan de développement du solaire (2 GW de capacité d’ici à 2020) piloté par Masen, l’agence solaire marocaine. Cette annonce faite par Fouad Douiri, ministre de l’énergie, le 15 janvier lors d’un colloque à Abou Dhabi a été confirmé par Mustapha Bakkoury, président de Masen, le 23 janvier dans le quotidien marocain L’Economiste. Selon lui, l’appel d’offre devrait même être publié ces jours prochains.
A Ouarzazate, le plan solaire prévoit d’atteindre une capacité de 500MW. Il s’appuie sur la technologie du solaire à concentration (CSP). Une première tranche de 160 MW avait été attribuée le 25 septembre 2012 à un consortium mené par le groupe saoudien ACWA associé aux entreprises espagnoles Aries IS et TSK EE. Le géant du BTP espagnol Acciona devrait être notamment chargé des travaux. De très nombreux groupes industriels dont Alstom, Enel, ACS, Mitsui, Mitsubishi ou ABB s’étaient portés candidats, sans succès. Certains d’entre eux, notamment Alstom, pourraient donc être tentés par ce second tour à Ouarzazate. Schneider Electric et Soitec avait par ailleurs signé avec Masen une convention pour une installation pilote de photovoltaïque à concentration de 5MW sans aboutissement à ce jour.
Ce projet s’inscrit aussi dans l’un des six programmes prioritaires de l’Union pour la Méditerranée (UpM), à savoir le Plan Solaire Méditerranéen (PSM). Il fait l’objet du soutien affirmé de grands bailleurs de fonds comme la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque Africaine de Ddéveloppement (BAD), KfW (la banque de développement allemande) ou l’Union européenne, sans oublier l’Agence française de développement (AFD. La Banque Mmondiale s’est engagée, elle, jusqu’à 297 millions de dollars. Le 12 novembre, les financeurs européens avaient signé au Maroc des conventions de prêts pour plus de 300 millions d’euros, portant à 345 millions le total des engagements européens, soit environ la moitié du coût de la phase1.
Selon l’AFD qui pour sa part a signé une convention de financement de 100 millions d’euros, la première phase de Ouarzazate comportera une centrale cylindro-parabolique de 160 MW avec un système de stockage thermique de 3 heures couvrant le pic de consommation (19h-22h). « La production annuelle d'électricité (…) serait ainsi de 370 GWh dont 40% en heures de pointe», indique l’Agence. Cette première centrale sera financée à 80% par la dette et 20% en fonds propres, dont 15% pour Acwa et 5% pour Masen.
Le projet dont le closing financier définitif n’a pas été encore annoncé présente une part importante de risques d’exécution de par sa taille et la faible maturité des technologies employées. Dans uneinterview au magazine La Vie Eco, Paddy Padmanathan, le patron d’Acwa s’est néanmoins fixé pour objectif une entrée en production mi-2015, avec un prix du Mwh en pointe de 1620 dirham (145 euros). Le plan solaire marocain prévoit 5 sites prioritaires dont hormis Ouarzazate, quatre autres sites (Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah) tous situés à l’intérieur du pays du fait de l’ensoleillement favorable
Par Pierre-Olivier Rouaud - Source de l'article Usine Nouvelle
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