Lundi 21 janvier : vente aux enchères à
l’Institut du monde arabe de Paris au profit des victimes civiles de la
répression en Syrie.
Le
bain de sang perdure en Syrie. Chaque jour apporte son lot de massacres, de
morts, de blessés, de bombardements, de violations des droits de l’homme, de
flots de réfugiés, d’avaries de nourriture, de médicaments, de soins, de
protection... Face à ces catastrophes humanitaires, soixante et un artistes du
monde arabe (dont une Libanaise, la photographe Rima Maroun) haussent la voix
pour dénoncer l’intolérable. Expriment leur indignation, leur soutien aux
victimes. «L’association SyriArt, 101 œuvres pour la Syrie», créée pour
l’occasion (voir encadré), a mis en œuvre – en partenariat avec la Fédération
internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) – le projet de cette
vente aux enchères, organisée par la prestigieuse maison de vente Pierre Bergé &
Associés, le 21 janvier 2013, dans la salle du Haut Conseil de l’Institut du
monde arabe et précédée, du 17 au 20 janvier, de trois jours d’exposition des
œuvres.
Soixante
et un artistes ont ainsi fait don d’une peinture, d’une photo ou d’une vidéo
qui sera exposée puis vendue au profit des victimes civiles de la répression en
Syrie.
Les
plasticiens sont tous originaires du monde arabe et des diasporas. José Garçon,
l’une des oragnisatrices de l’événement, souligne qu’il s’agit là d’un parti
pris doublement symbolique: «Il illustre de manière spectaculaire, à travers
ceux qui ont accepté d’offrir une de leurs œuvres pour les Syriens, la
solidarité des sociétés civiles de la région. D’autant que, souvent confrontées
aux difficiles et complexes transitions postrévoltes arabes, ces sociétés se
sont jusqu’ici assez peu exprimées sur le conflit en Syrie.» Et d’ajouter: «Ce
choix renvoie à un autre parti pris: mettre en valeur l’immense créativité des
artistes originaires du Proche-Orient, du Golfe et du Maghreb. Ces plasticiens
émergent de plus en plus sur la scène internationale, nourris par la dynamique
sans précédent qui reflète la transition tumultueuse de leur univers, ayant
eux-mêmes été confrontés à la violence de la guerre, la déconstruction,
l’éclatement. Leurs œuvres, radicalement expérimentales ou remodelant des
racines profondes, donnent du sens au refus du repli identitaire et à la quête
d’universel et de modernité de leur société.»
Garçon
précise qu’avant de lancer cette opération, le premier souci a été d’identifier
les ONG indépendantes bénéficiaires des fonds générés par la vente aux
enchères. Ont été retenues trois ONG syriennes, œuvrant notamment dans le
domaine des secours médicaux, auxquelles seront versées 60% des sommes
recueillies, et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) qui
recevra 40% des sommes pour ses actions en Syrie.
«L’aventure
SyriArt n’est pas sans écueils», reconnaissent les organisateurs. «Force est de
constater que le sentiment d’abandon nourri par les Syriens, leur désespoir
face à l’absence de toute issue politique au conflit permettent à des groupes
minoritaires et radicaux de gagner du terrain. Mais on ne saurait oublier que
cette guerre, comme le choix des armes ont été imposés à un peuple qui, pendant
des mois et des mois, a manifesté les mains nues. Pour autant, nous sommes
convaincus que l’aventure SyriArt en vaut la peine. Car il est indispensable de
multiplier les initiatives affirmant au peuple syrien qu’il n’est ni seul ni
oublié de tous.» Aussi modeste soit-il, c’est l’objectif de SyriArt, 101 œuvres
d’art pour la Syrie.
L’équipe
José
Garçon : journaliste
indépendante après avoir travaillé depuis sa création au quotidien Libération,
notamment sur le Proche-Orient. Spécialiste du Maghreb et de l’Algérie.
Agnès
Levallois: journaliste
spécialiste du Proche-Orient, arabisante, elle a vécu en Syrie et a été
directrice de la chaîne arabe de France 24. Elle est consultante et chargée de
cours à Sciences Po et à l’ENA.
Nathalie
Duhamel : responsable du service
de presse auprès de François Mitterrand, président de la République, elle a été
directrice général de l’Action contre la faim (ACF) et secrétaire générale de
la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS).
Isabelle
Chebat : directrice de la
communication de la FIDH.
Hélène
Michalak : diplômée de Sciences
Po, arabisante, elle a vécu à Damas.
Responsable
de la communication de l’événement sur les réseaux sociaux
Gabriella
Zalapi, et Sébastien Wolf,
conception et montage de l’exposition.
Bertrand
Epaud : consultant en art et
spécialiste du Golfe.
Curriculum...
«101
œuvres pour la Syrie» sise au 17, rue Henri Monnier, 75 009 Paris.
Elle
recueille les fonds qui seront intégralement reversés à des associations
humanitaires en Syrie et aux Actions
Syrie
de la FIDH.
Source
de l’article l’Orient le Jour
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