Programme d’appui aux zones défavorisées : des projets engagés pour
l’aménagement des pistes rurales et des espaces verts , la réhabilitation des
quartiers, en plus de l’organisation de sessions de formation dans les
gouvernorats de Gafsa, Kasserine, Le Kef, Sidi Bouzid et Siliana
•
La ligne thématique «Acteurs non étatiques» et de la «Facilité de la société
civile» a permis de conclure 17 projets de partenariat entre 17 organisations
relevant de la société civile tunisienne et européenne
L’Union
européenne veut participer avec les autorités tunisiennes au développement des
régions intérieures du pays qui ont été les premiers à manifester leur
ras-le-bol de l’ancien régime et qui ont allumé la première mèche de la
révolution. Délaissés pendant plusieurs décennies, les habitants de ces régions
sont, dans leur majorité, au seuil de la pauvreté, alors que les mieux lotis ou
les plus chanceux occupent des emplois précaires avec des revenus limités.
S’engageant
de manière plus prononcée dans les régions après la révolution, l’Union
européenne a lancé certains programmes en partenariat avec les nouvelles
autorités tunisiennes comme, à titre d’exemple, le programme d’appui aux zones
défavorisées qui vise essentiellement à créer des emplois décents destinés à
une main-d’œuvre peu qualifiée ou non diplômée qui se trouve au chômage. En
fait, dans les régions intérieures, certains jeunes ne parviennent pas —pour
diverses raisons dont celles qui ont trait à la pauvreté et au manque de
l’infrastructure de formation— à se former. Ils interrompent très tôt les
études pour renforcer le rang des chômeurs. La jeune fille est la plus
concernée par une telle situation.
Meilleur cadre de vie
Les
projets engagés dans le cadre du programme d’appui aux zones défavorisées
concernent essentiellement l’infrastructure publique comme l’aménagement des
pistes rurales, des espaces verts et autres. D’une pierre deux coups : d’abord,
les conditions de vie sont améliorées à travers une infrastructure appropriée
et, ensuite, des revenus sont octroyés aux travailleurs. Des sessions de
formation sont même organisées au profit de ces jeunes pour les qualifier avant
de les orienter et les accompagner, ce qui facilitera leur insertion dans le
monde du travail. Cinq gouvernorats, considérés comme les plus défavorisés, ont
été ciblés par ce programme, à savoir Gafsa, Kasserine, Le Kef, Sidi Bouzid et
Siliana.
Mieux
encore, dans la foulée des actions prévues, la réhabilitation de certains
quartiers délabrés situés dans les zones urbaines a été programmée pour
introduire ou réparer l’éclairage, aménager la voirie, les salles de sports,
asphalter les rues, et ce, dans le but de fournir un meilleur cadre de vie aux
habitants. Le microcrédit étant l’une des solutions appropriées pour lutter
contre le chômage, il a été décidé aussi de créer de nouvelles institutions de
microcrédits pour stimuler l’initiative privée et éviter la désertification des
zones longtemps laissées pour compte.
Par
ailleurs, la ligne thématique «Acteurs non étatiques» et de la «Facilité de la
société civile» a permis de conclure 17 projets de partenariat entre 17
organisations relevant de la société civile tunisienne et européenne. Elles
devront concrétiser des actions dans les gouvernorats de Béja, Jendouba, Le
Kef, Siliana, Sidi Bouzid, Gafsa, Gabès et Kébili. Les potentialités dans ces
régions sont disponibles, il suffit de les valoriser pour créer des richesses.
Enquêtes impartiales sur le terrain
Les
actions en question concernent, d’ailleurs, le développement rural et agricole,
la protection de l’environnement, la santé, l’information au service de
l’intérêt local. Le coût total est estimé à 3,1 millions d’euros dont 77% sous
forme de dons accordés par l’Union européenne. Rappelons que les thèmes sont
choisis en concertation avec les autorités tunisiennes et selon des enquêtes
impartiales sur le terrain pour connaître les lacunes et les faiblesses dont
souffre la population.
Un
autre programme important mis sur les rails concerne l’appui à la relance
visant, lui aussi, à créer des emplois sur la base des réformes à engager au
niveau du climat des affaires afin d’inciter les investisseurs étrangers à
venir installer leurs unités de production en Tunisie. Il s’agit, en parallèle,
d’assurer la continuité des services publics de base comme la santé primaire,
la mise en état de l’infrastructure endommagée après la révolution dont les
centres de santé de base. Le programme vise, d’autre part, à fournir des aides
financières et à organiser des sessions de formation pour les jeunes chômeurs
diplômés tout en apportant un plus aux programmes d’assistance aux familles
nécessiteuses, déjà appliqués.
Depuis
janvier 2011, l’Union européenne —qui souhaite atténuer l’émigration
clandestine des jeunes désespérés— a augmenté le volume de l’aide passant de 80
à 150 millions d’euros sans compter l’allocation de 110 millions d’euros
allouée l’année dernière. L’aide européenne servie sous forme de dons est
destinée à concrétiser des projets spécifiques —durables visant des objectifs
réalistes— dans le cadre d’initiatives privées ou celles gérées par la société
civile. Les aides concernent aussi la coopération avec l’Etat pour appuyer les
programmes nationaux de développement engagés.
Par
Chokri GHARBI – Source de l’article La Presse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire