Les secteurs sociaux, premiers bénéficaires de la coopération UE-Maroc


Une délégation de la presse marocaine est actuellement à Bruxelles pour apprécier sur place les politiques de soutien déployées par l’Union Européenne au processus de réformes engagé par le Maroc dans les champs de la Santé, de l’Education et de l’alphabétisation.

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M. Eneko Landaburu, Ambassadeur de l’Union Européenne à Rabat
En cette occasion, La Nouvelle Tribune a demandé M. Eneko Landaburu, Ambassadeur de l’UE à Rabat, quels étaient les objectifs et la portée de ce voyage de presse

La Nouvelle Tribune : Quel bilan dressez-vous de ces efforts communautaires dans les secteurs cités plus haut au cours des dernières années au Maroc ? Le bilan de ce partenariat est-il satisfaisant en termes d’implémentation par les acteurs locaux, officiels ou représentants de la société civile ?
 M. Eneko Landaburu : Le bilan est globalement positif. Les secteurs sociaux revêtent pour l’Union européenne une très grande importance du fait de leur impact sur la cohésion sociale et la réduction des inégalités. Ils sont les premiers bénéficiaires de notre coopération. Des années 90 jusqu’au nouveau plan d’action en cours de négociation, la santé, l’éducation et l’alphabétisation ont bénéficié d’un accompagnement stratégique de l’Union européenne qui se monte à près de 5 milliards de dirhams.  Des avancées notables sont à souligner : le taux net de scolarisation des filles au primaire en milieu rural a augmenté depuis 2008 (il est de 94,4% pour l’année scolaire 2011/2012); le taux de mortalité maternelle s’est réduit de plus de la moitié entre 2004 et 2010 (de 227/100.000 à 110/100.000 naissances vivantes)  Mais les efforts doivent être maintenus dans tous les domaines: encore au moins 30% d’analphabètes, trop d’enfants déscolarisés et des taux de mortalité néonatale encore trop élevés.

Quels sont les moyens, les instruments et les fonds que l’Union Européenne entend accorder dans les mois et années à venir afin de poursuivre dans cette implication pour le développement et la mise à niveau de secteurs sociaux stratégiques au Maroc ?
Faut-il s’attendre à des restrictions budgétaires de la part de Bruxelles ou le trend haussier observé depuis longtemps en termes de montants de financements sera-t-il poursuivi, pour le bénéfice premier des populations marocaines concernées ?
 Le budget de l’Union européenne n’est pas encore approuvé pour les années à venir. Nous avons bon espoir que l’enveloppe destinée à l’aide extérieure ne subira pas d’effets à la baisse, notamment pour les pays du voisinage sud de l’Union européenne, dont le Maroc fait partie. Après le printemps arabe, l’UE avait déjà mis en place des mécanismes de soutien supplémentaires aux pays de la région pour consolider les processus de démocratisation et de transition. Je pense que cette tendance se confirmera, car la volonté politique de l’Union européenne de soutenir les progrès et la modernisation de ces pays est, bien entendu, toujours réelle. En ce qui concerne son engagement dans les secteurs sociaux, l’UE l’a confirmé pour l’éducation (alphabétisation incluse) et la santé dans les années à venir et elle soutiendra les reformes de ce secteurs par des nouveaux programmes d’appui budgétaire en cours de formulation.

Quels objectifs assignez-vous à ce voyage de la presse nationale à Bruxelles ? Est-ce pour accroître la visibilité de l’action communautaire au Maroc ou s’agit-il prioritairement de permettre aux journalistes marocains d’avoir une idée plus concrète de la qualité et de l’importance du partenariat stratégique, entre l’UE et le Royaume, liés par les modalités du Statut Avancé ?
 Les deux objectifs sont valables : ce voyage de presse a en effet pour but de permettre aux médias marocains de s’informer du fonctionnement de nos institutions et d’accroître la visibilité de nos appuis auprès du Gouvernement du Maroc. Cela nous permettra aussi de mieux faire connaître les résultats de l’utilisation des fonds publics européens et de mieux réfléchir sur l’avenir de notre partenariat avec le Maroc.

Par Fahd Yata – Source de l’article La Nouvelle Tribune

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