Faire des transferts d’argent des migrants une manne pour le développement


Un atelier de restitution de l’étude « réduire les coûts des transferts d’argent des migrants et optimiser leur impact sur le développement », cofinancée par l’AFD, a été organisé à Casablanca le 14 décembre 2012. 
Cette étude analyse le contexte général des transferts d’argent dans cinq pays d'Afrique (Maroc, Tunisie, Sénégal, Cameroun, Comores) et s’inscrit dans la droite ligne des recommandations du G20 relatives à la croissance résiliente et à l’inclusion financière. 
Faciliter les transferts d'argent et orienter efficacement les flux vers le secteur productif
L'étude a été réalisée par Epargne Sans Frontières et cofinancée par l’AFD, la Banque africaine de développement et l’État français. Sa restitution s'insère dans une série d’ateliers organisés dans les pays de la zone franc et du Maghreb.
Une restitution a été organisée à Paris, en février 2012, au ministère des Finances, puis dans les cinq pays concernés par ce travail. L’objectif étant de rassembler les acteurs institutionnels et associatifs, les banques ou encore les institutions de microfinance pour leur présenter les résultats de l’étude et identifier les moyens de faciliter les transferts d’argent des migrants tout en soutenant l’investissement productif dans le pays d’origine des migrants.
La restitution au Maroc a rassemblé des personnes issues du monde associatif, d’institutions, de banques ou de fondations.

Contribuer à une meilleure compréhension du contexte d’envoi d’argent pour renforcer le codéveloppement
Les envois d’argent des migrants constituent une importante source de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. Ils bénéficient de ce fait à toutes les couches de la société pour qui ces transferts permettent d’améliorer leur niveau de vie. De plus, ces flux restant stables, même en situation de crise économique, ils permettent ainsi d’alléger le poids d’un ralentissement des activités sur les familles du pays d’origine.
Ces flux d’argent peuvent, par ailleurs, permettre de financer des activités génératrices de revenus dans le pays d’origine. Cette perspective de codéveloppement pourrait être incitée à travers une meilleure optimisation de ces transferts d’argent, via une diminution du coût de transfert. L’étude évalue dans ce cadre l’offre de produits bancaires et non bancaires disponibles et propose sur, cette base, des produits et services financiers innovants (bi-bancarisation solidaire, livret d’épargne solidaire…). Elle analyse également les acteurs financiers porteurs, les cadres réglementaires et juridiques des marchés et procède à une série de recommandations.

Un écho particulier pour le Maroc, pays disposant d'une large diaspora
Les Marocains résidents à l’étranger (MRE), avec 3 200 000 ressortissants, représentaient en 2010 environ l’équivalent de 10% de la population totale du pays. 
Ils sont, de ce fait, un enjeu économique stratégique pour le Royaume en raison du volume de leurs transferts financiers. En 2009, le Maroc se situe au deuxième rang des pays africains d’émigration (après l’Égypte) en termes de volume d’épargne transférée, avec environ 7 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10,5% du PIB marocain. 
Cependant, l’épargne transférée reste peu orientée vers l’investissement productif, qui représente seulement 10 à 15% du volume des transferts.
Les enjeux soulevés par cette étude s’avèrent donc particulièrement importants pour le Maroc qui, avec le ministère des Marocains résidents à l’étranger, s’est engagé dans un processus de valorisation de l’épargne des migrants à travers des incitations à investir dans des projets porteurs d’emploi (la création de PME notamment). Cet atelier a également été l’occasion de rassembler les acteurs principaux travaillant avec les migrants au Maroc et de créer une arène de dialogue et de partage d’expériences.





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