Erreur de copié-collé oblige, l'UE travaille sur un accord de libre-échange dans lequel, par moments, au lieu de "la Tunisie", on peut lire "le Maroc" (Rabat a commencé les négociations pour signer ce même accord en mars 2013).
Car l'accord ALECA, pour "Accord de libre échange complet et approfondi", est décliné par la Commission européenne à plusieurs pays.
Ces documents confidentiels révélés par Mediapart, qui ne sont encore que des ébauches datées de juillet dernier, n'en sont pas moins celles qui ont servi de bases au lancement du premier round de négociations entre la Commission européenne et la Tunisie en octobre dernier en vue de signer un accord de libre-échange.
Derrière l'anecdote bureautique, on trouve une autre similitude: comme pour le Maroc, l'UE se sert de la promesse d'un possible arrimage à l'UE pour rendre ces négociations plus motivantes. Et ainsi pousser Tunis à modifier sa législation pour se conformer au droit européen. Mais si le Maroc s'est rapproché de l'Europe en 2000 avec un accord d'association et - déjà - un accord de libre-échange, avant d'obtenir un "statut avancé" auprès de l'UE en 2008, là c'est l'adhésion pleine et entière à l'Union européenne qui est présenté à la Tunisie comme étant à sa portée:
Le premier round de négociations s'est tenu à Tunis en octobre dernier, et les discussions doivent reprendre
Le Maroc, qui entamera courant 2016 son sixième round de négociations dans le cadre de ce même accord de libre-échange avec l'Union européenne (ALECA, pour Accord de libre-échange complet et approfondi), assiste à une mobilisation inquiète des milieux économiques et associatifs face à un accord qui est accusé de menacer l'agriculture, les services, les PME et de restreindre l'accès aux médicaments génériques.
En ce qui concerne la Tunisie, un collectif d'ONG tunisiennes et internationales a publié un communiqué le 12 février pour contester notamment l'effet positif annoncé sur l'économie tunisienne. Cette publication intervient trois jours avant le vote prévu par les députés européens, qui devaient encore avaliser l'ouverture de négociations avec la Tunisie pour conclure un accord de type ALECA.
Martin Schulz, le président du Parlement européen, a défendu mercredi 10 février à Tunis l'ouverture de négociations pour un Accord ALECA entre la Tunisie et Bruxelles, assurant que "l'ouverture du marché tunisien" devait servir à "attirer les investissements étrangers".
Par Antony Drugeon - Source de l'article Huffpostmaghreb
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