"Medfish" : un label pour les poissons de Méditerranée

La Méditerranée est au bord de la crise. 90% de ses stocks de poissons sont surexploités. Pour protéger les espèces et les pêcheurs, deux ONG proposent un label de pêche durable.

Trop de pêche en Méditerranée

Le label MSC, Marine Stewardship Council, pêche durable

Vous connaissez peut-être le label MSC. Il existe déjà pour huit pêcheries françaises dans le Nord, en Bretagne, en Normandie et à La Réunion. Le WWF et le Marine Stewardship Council proposent de l'apposer aussi sur des poissons pêchés en Méditerranée. Leur projet s’appelle "Medfish".
Une centaine de pêcheries côtières méditerranéennes françaises et espagnoles, vont être en quelque sorte cartographiées. Elles vont déclarer les espèces pêchées, leur quantité, les engins de pêche utilisés, les impacts potentiels sur la faune et la flore, mais aussi leurs débouchés commerciaux.
A partir de ce diagnostic, les pêcheries avec les ONG chercheront à améliorer de leurs pratiques. Certaines pêcheries obtiendront d'ici quelques années la certification MSC (pêche durable), pour une durée de cinq ans avec une inspection annuelle. Cette certification apparaitra sous forme d'un label sur les poissons en rayon. Selon l'association, 41% des consommateurs sont demandeurs de ce type d'information pour les produits de la mer, contre 36% en 2010. 

20% de la Méditerranée concernés par la recherche de gaz ou de pétrole

Après la France et l'Espagne, "Medfish" pourrait être adopté en Italie ou en Grèce. Encourager la pêche durable en Méditerranée est d'autant plus urgent que cette mer semi-fermée qui abrite entre 4% à 18% des espèces marines connues subit des pressions croissantes : la surpêche, le tourisme, le transport, l'aquaculture et la recherche d'hydrocarbures.
En effet aujourd'hui, 20% de la surface de la Méditerranée est concerné par des permis pour chercher du gaz ou du pétrole. Selon le WWF, la Méditerranée est au bord du burn out alors que c'est une zone de reproduction et de migration de nombreuses espèces marines.

Si ce label marche il pourrait être étendu au niveau mondial, où 29% des stocks de poissons sont surexploités. Il faut dire que la pêche est la principale source de revenu pour un demi-milliard de personnes, et notre appétit pour le poisson est passé de 9 kg par habitant et par an en 1960 à environ 19 kg actuellement.

Par Anne Laure Barral - Source de l'article Franceinfo

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