Sonatrach appelée à s'adapter aux changements du marché gazier

La compagnie pétrolière Sonatrach doit faire preuve de plus de "pragmatisme" pour s'adapter aux changements que connaît le marché gazier, notamment en raison de l'arrivée de nouveaux producteurs, a indiqué, mardi à Alger, le consultant international et ancien ministre de l'Energie Noureddine Ait Laoussine.

Afficher l'image d'origine"Le déclin des prix du gaz, indexés au pétrole, mais aussi l'arrivée de nouveaux producteurs sur le marché impose à la compagnie Sonatrach de faire preuve de pragmatisme pour s'adapter à la situation", a déclaré M. Ait Laoussine lors d'une table ronde tenue en marge du 5e symposium de l'Association algérienne de l'industrie du gaz (AIG). Selon lui, la compagnie doit opter pour une politique commerciale plus adaptée à la nouvelle réalité.

Il a fait remarquer que le marché gazier connaît des changements auxquels il faudrait être attentif comme, par exemple, la propension des acteurs de ce marché à conclure des contrats à court terme (entre cinq et quinze ans) plutôt qu'à long terme (entre quinze et trente ans) et avec elle la préférence du transport du gaz sous forme de GNL (Gaz naturel liquéfié) plutôt qu'à travers les gazoducs.

M. Ait Laoussine a noté aussi l'émergence de nouveaux gros exportateurs gaziers tels que les Etats-Unis qui passeront à l'exportation effective en mars prochain et l'Australie. Si ce dernier pays cible tout particulièrement le marché asiatique en raison de sa proximité, les Etats-Unis, quant à eux, se concentreront sur l'Europe, marché naturel pour l'Algérie mais où la demande est actuellement en baisse.

"Le Qatar premier exportateur de GNL a décidé de vendre son gaz au rabais pour contrer la concurrence future des Etats-Unis et de l'Australie en Europe et en Asie. La Russie est également prête à vendre à prix réduits pour préserver ses parts de marchés ", a-t-il signalé.

Selon lui, ces deux pays qui sont les concurrents directs de l'Algérie semblent prêts à déclencher une guerre des prix similaire à celle menée par l'Arabie saoudite pour le pétrole. " L'Algérie doit absolument adapter sa politique de vente et prendre des mesures concrètes telle que le renforcement de son infrastructure d'exportation qui n'est exploitée actuellement qu'à 50 % ", a-t-il préconisé.

La situation est d'autant plus complexe que la demande sur le gaz connaît une certaine baisse en Europe, mais aussi en Asie où le nucléaire et le charbon sont privilégiés, souligne l'intervenant qui annonce un ralentissement de la demande mondiale plus prononcé d'ici 2020 avec un rythme de progression annuel de 1,5 % contre 2,3 % au cours des dix dernières années.

La bonne nouvelle pourrait venir, toutefois, de l'application réelle des résolutions de la COP21 (conférence sur le changement climatique tenue fin 2015 à Paris), le gaz naturel étant moins polluant pourrait faire l'objet d'une demande qui ira en augmentant à partir de 2020, justement, à condition que les pays respectent leurs engagements en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. Un défi qui reste difficile à relever, notera le conférencier.

Pour sa part, le président de British Petrolium (BP) pour la région Afrique du Nord, Hesham Mekawi a annoncé la volonté de cette compagnie de pousser encore plus loin sa coopération avec l'Algérie.

Il a annoncé, à cet effet, l'engagement de BP à mettre ses équipements technologiques à la disposition de l'Algérie pour tirer le meilleur parti de l'énorme potentiel dont dispose l'Algérie.

"Il n'y a pas de doute sur le fait que la demande mondiale en énergie augmente à long terme et il s'agira de combler cette demande. L'Algérie a un potentiel important en gaz", a-t-il encore dit.

Source de l'article APS

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