Le collectif d’Ong italiennes Link 2007 appelle le gouvernement italien à «faire bouger» l’Union européenne pour aider la Tunisie.
L’agence d’information ANSAmed rapporte que, mercredi 10 février 2016, Link 2007, un réseau de la société civile italienne regroupant 9 organisations non-gouvernementales (Ong), a adressé une lettre ouverte au ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, dans laquelle le collectif appelle le chef de la diplomatie italienne, les institutions italiennes et celles de l’Union européenne (UE) à donner plus de force à leur appui à la Tunisie et plus de conviction à leur soutien à son processus de démocratisation qui est devenu, ces derniers temps, «de plus en plus compliqué.»
Réagissant à la récente vague d’agitations sociales qui a secoué les régions de l’intérieur de notre pays, Link 2007 suggère, dans cette correspondance à M. Gentiloni, que «l’Italie, étant le pays le plus proche de la Tunisie, assume la responsabilité d’une initiative qui engage l’Union européenne (UE), ses Etats membres et d’autres pays concernés, ainsi que les institutions financières et de développement internationales.»
Le collectif d’Ong appelle, notamment, à l’établissement d’un fonds en fiducie international auquel devraient contribuer la Commission européenne (CE), les Etats membres de l’UE et les diverses institutions financières et de développement internationales – y compris celles arabes et islamiques – pour répondre de toute urgence aux besoins de la Tunisie et de ses voisins libyen et algérien.
Pour la Tunisie seule, Link 2007 estime que, pour les 5 prochaines années, pas moins de 2 milliards d’euros annuels seront nécessaires pour aider le pays à traiter les affaires «extra-budgétaires», en stimulant les investissements capables de réduire les inégalités dont souffrent les régions de l’intérieur et les quartiers pauvres aux alentours des grands centres urbains tunisiens, en réduisant le chômage et en attirant des capitaux frais et des investisseurs étrangers.
Pour Link 2007, le bien-fondé de cette opération de sauvetage est évident: «investir en Tunisie, et dans les pays voisins de la région, consiste à investir en notre stabilité et notre paix. Refuser de le faire reviendrait, donc, à causer du tort à nous-mêmes. Rogner sur l’aide ou la reporter pourrait nous coûter encore plus cher dans un proche avenir, non seulement financièrement, mais également en conflits, en vies humaines, en destructions et en renforcement et propagation du terrorisme –ainsi que l’histoire récente nous l’a appris.»
Et Link 2007 de conclure sa lettre ouverte par cette injonction: «Il est donc de notre intérêt – celui de l’Italie et de l’Europe entière – d’intervenir en Tunisie, sans plus tarder, par le biais de l’investissement adéquat et en mettant à la disposition d’une coopération déterminée les moyens qui s’imposent.»
Par Marwan Chahla - Source de l'article Kapitalis
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