Recompositions géopolitiques en
Méditerranée : un défi pour les Mediterranean Studies - Geopolitical
Transition in the Mediterranean: a Challenge for Mediterranean Studies
Ce
colloque international inaugure le cycle de rencontres « Un nouvel agenda de
recherches pour les Mediterranean Studies » destiné à identifier les chantiers
les plus prometteurs des Mediterranean Studies. L'objectif est clair, il s'agit
de fédérer la recherche, de réunir plusieurs générations de chercheurs, et de
dégager ensemble les perspectives de recherche les plus prometteuses, afin
qu'elles soient ensuite explorées et approfondies par les laboratoires de
recherche, les chercheurs expérimentés et leurs doctorants.
Annonce
Premier
colloque international du cycle « Un nouvel agenda de recherches pour les
Mediterranean Studies » Université de Nice Sophia-Antipolis, Centre de la
Méditerranée moderne et contemporaine-MSH Sud-Est en partenariat avec
l’Institut Universitaire de France et Science-Po Menton
Argumentaire
Espace
maritime séparant – et rapprochant – trois continents, la Méditerranée est
aussi et peut-être avant tout une représentation, voire une série de
représentations ou de mythes qui se sont construits au fil du temps. Ce sont
ces images et leur transmission qui forment progressivement le substrat d’où
naissent les actions politiques et où se forment les grandes lignes directrices
de la politique étrangère. C’est du contraste entre ces représentations que
peuvent naître les incompréhensions mutuelles et les difficultés concrètes à
collaborer en dépit de la bonne volonté affichée.
Récemment,
en rappelant que l’évocation de la Méditerranée ne renvoie pas nécessairement à
une mémoire partagée, Philippe Dugot a affirmé que « la Méditerranée est
d’abord une idée européenne ». Elle est toutefois devenue aujourd’hui une
possibilité géopolitique, qui semble rompre avec les stéréotypes négatifs d’un
espace incapable de s’adapter à un modèle occidental perçu comme but ultime.
Dans le cadre de la mondialisation, des phénomènes de régionalisation à grande
échelle, entre les grands ensembles Nord-Sud, sont en passe se de construire
aux Amériques comme en Asie. Ils sont fondés sur les complémentarités
potentielles, notamment sur le plan démographique et en termes des ressources,
mais aussi sur des intérêts communs, notamment écologiques. La Méditerranée
constituerait ainsi l’un de ces « quartiers d’orange » associant pays
développés et pays en voie de
développement dans ces grands ensembles régionaux appelés à devenir des lieux
forts d’articulation du processus de mondialisation en cours.
C’est
dans le contexte de ces transformations qui ont vu le jour une série de projets
– le partenariat euro-méditerranéen, l’Union pour la Méditerranée faisant suite
à de projets plus anciens comme la Conférence interparlementaire sur la
sécurité et la coopération en Méditerranée, et la conférence 5+4 – qui
finissent par laisser l’impression d’une inflation de propositions et de
visions. Reste que les clivages sont nombreux, et que les échanges commerciaux
entre les deux rives sont relativement modestes ; 2,3% seulement des
investissements directs à l’étranger de l'Union Européenne sont par ailleurs
dirigés vers la rive Sud de la Méditerranée.
Les
différentes initiatives politiques récentes semblent ainsi marquées plus par un
effet d'annonce que par des résultats concrets. Par ailleurs, les
déstabilisations nées des printemps arabes et de la décomposition interne en
cours de la Syrie, ont brutalement rappelé la fragilité de la zone, sans
compter la montée en puissance d’AQMI. Il est donc important d’inscrire les
enjeux géopolitiques dans une perspective de longue durée, comme le prouve le
soutien déterminé de la Russie à l’allié syrien qui s’inscrit dans une logique
qui remonte à la fois aux années 1950 et plus loin encore à la recherche par la
Russie impériale de facilités navales en Méditerranée.
Enjeux scientifiques
Nous
nous proposons donc de nous interroger sur les racines des représentations qui
soutiennent ces projets et sur les raisons qui peuvent expliquer les
difficultés persistantes à les traduire dans des réalités. C'est à la fois dans
les différentes politiques nationales mais aussi dans les raisons subjacentes
au développement d'une politique méditerranéenne de l'Union Européenne qu'il
nous faut rechercher les réponses. Les différents concepts de politique
étrangère, les traditions historiques, les visions associées à la formation des
élites, le rôle des bureaucraties spécialisées, les opportunités et effets
d'aubaines représentés par les programmes méditerranéens sont quelques-uns des
éléments qui concurrent à former les représentations de la Méditerranée et à
donner forme à des projets politiques qui n’arrivent pas toujours à effacer
leurs différentes matrices. Ainsi, la France et l'Italie ont toutes les deux
une politique méditerranéenne forte et ancienne, mais en même temps divergente,
alors que l'Allemagne a récemment démontré sa volonté de peser sur les
décisions en matière de Méditerranée et que l'Union Européenne est devenue un
acteur à part entière, sinon majeur, des politiques méditerranéennes. Face à
ces initiatives et ambitions européennes, il convient d’analyser aussi les
perceptions des autres pays du pourtour méditerranéen, dont le positionnement
par rapport à l’Europe est souvent conditionné par la construction d’une
réécriture d’un passé récent qui peine à passer, et qui est à l’origine de la
création d’un mythe national. L'Algérie fournit toutefois un bon exemple de
comportement réactif des pays de la rive sud par rapport à une série de
politiques en provenance de la rive européenne.
Cette
analyse de l’histoire de la géopolitique de la Méditerranée contemporaine se
greffe à la volonté de réfléchir à l’émergence d’un champ d’étude
spécifiquement consacré à la Méditerranée. A ce propos, un numéro des Cahiers
de la Méditerranée (édition papier et édition électronique) programmé courant
2014 –revue à comité de lecture, classée par l’Agence d’Evaluation de la
Recherche et de l’Enseignement supérieur- prolongera les contributions du
colloque en les articulant à un dossier programmatique intitulé « refonder les
Mediterranean Studies ».
Dans
cette perspective, ce colloque international inaugurera le cycle de rencontres
« Un nouvel agenda de recherches pour les Mediterranean Studies » destiné à
identifier les chantiers les plus prometteurs des Mediterranean Studies.
L'objectif est clair, il s'agit de fédérer la recherche, de réunir plusieurs générations
de chercheurs, et de dégager ensemble les perspectives de recherche les plus
prometteuses, afin qu'elles soient ensuite explorées et approfondies par les
laboratoires de recherche, les chercheurs expérimentés et leurs doctorants.
Modalités
de soumission
Les
propositions de communication sous la forme d’un texte d’une quinzaine de
lignes et de les accompagner d’un curriculum vitae incluant les publications
récentes dans le domaine sont à envoyer :
avant le 1er mai 2013 à :
pybeaurepaire@gmail.com ;
Date du colloque : 8-9 novembre 2013
Organisateurs scientifiques
•
Pierre-Yves Beaurepaire (Université de Nice Sophia-Antipolis-CMMC et Institut
Universitaire de France)
•
Jean-Pierre Darnis (Université de Nice Sophia-Antipolis-CMMC)
•
Joseph Martinetti (Université de Nice
Sophia-Antipolis-CMMC)
•
en collaboration avec Anthony Jones (Northeastern University & Harvard
University)
Lieux
Centre
de la Méditerranée Moderne et Contemporaine, Faculté LASH - 98 Boulevard
Edouard Herriot -Nice, France (06)
Science
Po Menton - Menton, France (06)
Source de l'information
«
Recompositions géopolitiques en Méditerranée : un défi pour les Mediterranean
Studies », Appel à contribution , Calenda - http://calenda.org/243247
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire