Bpifrance et l’investisseur en capital tunisien AfricInvest ont annoncé à Casablanca le 21 janvier une nouvelle étape dans la création d’un fonds d’investissement commun pour accompagner l’internationalisation des PME françaises en Afrique.
Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, l'a confirmé jeudi 21 janvier , lors du Forum Euromed Capital à Casablanca. Bpifrance avance sur la concrétisation d'un projet esquissé depuis fin 2014, celle de la création d'un fonds franco-africain ciblant les PME.
"Nous sommes en train de mettre en place un fonds franco-africain de 100 millions d’euros pour aider les entreprises françaises qui veulent investir en Afrique et les entreprises africaines qui s’intéressent à la France. Nous mettrons 40 millions d’euros de notre poche et nous sommes en train de lever 60 millions d’euros », a annoncé
Basé à Tunis, ce fonds de private equity, financé en bonne part des fonds multilatéraux (BEI, Kfw...) opère en Afrique subsaharienne et au Maghreb depuis 1994.
AfricInvest a déjà investi dans 125 sociétés pour un total d’un milliard de dollars. "Nous avons lancé deux fonds récemment avec Bpifrance : un premier fonds franco-tunisien dont le closing sera le 20 février et ce second fond – franco-africain - moins abouti dont le principe est d’accompagner des entreprises françaises en Afrique et réciproquement", précise Karim Trad, founding partner d’AfricInvest.
Isabelle Bébéar, directrice du développement et de l'international à Bpifrance rappelle "en 2012, nous avions déjà créé un premier fonds bilatéral, le fonds franco-chinois pour les PME, avec la China Developement Bank avec l’idée d’avoir des équipes biculturelles à la fois à Shanghai, à Pékin et à Paris".
"Au-delà de l’apport d’argent, nous accompagnons le développement des entreprises, explique Bertrand Rambaud, président du groupe financier parisien Siparex. actionnaire minoritaire dans le fonds AfricInvest, en cela la notion des fonds bilatéraux, par leur double implantation, me semble extrêmement utile".
"Nous nous sommes dit qu’il fallait absolument développer ce modèle dans d’autres régions", appuie Isabelle Bébéar.
Géré par Cathay Capital Private Equity, le fonds franco-chinois était pourvu uniquement par les deux opérateurs publics et est supérieur de 50 millions d’euros au futur fonds franco-africain.
Ce dernier doit au contraire procéder à une levée de fonds classique pour trouver les 60 millions d’euros complémentaires aux 40 millions d'euros apportés par Bpifrance. "En décembre, nous avons fait un tour des investisseurs en Afrique dont nous avons reçu un excellent accueil", se félicite Isabelle Bébéar.
Pour Bpifrance, ce futur fonds bilatéral est une façon d’aider les PME françaises à s’intéresser à ce que beaucoup considèrent comme la dernière poche de croissance du monde, l'Afrique. « Après la crise, les entreprises françaises commencent à reprendre leurs investissements. Certaines PME ont raté les opportunités offertes par la croissance de la Chine ou du Brésil, nous leur disons :ne passez pas à coté de l’Afrique’", explique Nicolas Dufourcq.
Quant à l'intérêt d'AfricInvest, "ce projet nous permet d’accroître nos fonds et nous donne aussi l’occasion de nous développer en France. Nous allons pouvoir déployer nos équipes à Paris, ajoute Karim Trad qui prévient : "nous visons un TRI assez élevé parce que nous savons d’avance qu’il y aura de la casse. Nous espérons in fine établir une moyenne respectable". Si l'Afrique fait rêver les financiers, ils n'oublient pas qu'elle reste un continent risqué.
Par Julie Chaudier - Source de l'article Usine Nouvelle
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