Les besoins en qualifications en Tunisie à l’horizon 2020

Besoins qualifications

Les résultats d’un nouveau modèle de projection des besoins en qualifications en Tunisie ont été dévoilés aujourd’hui. Ce modèle a été mis en œuvre par l’UNESCO et financé par l’Union européenne. Il vise à promouvoir les priorités de la jeunesse dans 7 pays de la région sud de la Méditerranée.

Ce modèle mesure l’écart entre l’offre et la demande de main-d’œuvre avec une projection de l’offre et de la demande par profession et a calculé les déséquilibres de main-d’œuvre pour la période 2016-2020 pour 114 professions dans 9 grands groupes professionnels.

Rétablissement de la situation de l’emploi à l’horizon 2020

Au regard de la faiblesse de la productivité et de la croissance observés entre 2005 et 2015, le modèle prévoit une création de 274 000 emplois pour la période 2016-2020, ce qui dépasse la croissance de la population active de près de 175 000 pour la même période.

En Tunisie, le modèle prévoit environ une moyenne de 140 000 postes d’emploi à combler chaque année pour la période 2016-2020 permettant un rétablissement de la situation de l’emploi à l’horizon 2020.

Lors de la contraction économique entre 2014 et 2016, la demande de remplacement a représenté la seule source de postes d’emploi à pourvoir. Dans les prochaines années, il est prévu de retrouver la ration historique où la demande de remplacement représentait plus de la moitié des postes (57% en moyenne).

Avec la transition démographique et le vieillissement de la population, la demande de remplacement restera une source importante des postes d’emploi à pourvoir.

Persistance de la demande de la main-d’œuvre non qualifiée 

Les postes à pourvoir concernant principalement les métiers peu qualifiés, ainsi que de 40 000 nouveaux postes seront à combler en 2020 dans des métiers tels qu’aides ménagères, personnel d’entretien, manœuvres de l’agriculture, de la pêche et du bâtiment. Ceci s’explique, selon les résultats de ce modèle, par la structure actuelle de l’économie tunisienne qui s’appuie sur des industries demandeuses de main-d’œuvre peu qualifiée.

Les métiers relatifs au personnel de services et aux artisans présentent également des perspectives d’emploi intéressantes à l’horizon 2020.

Les diplômés dans l’offre et la demande d’emploi

Dans le cadre de ce modèle, l’offre de travail par profession correspond au nombre de chercheurs d’emploi ayant les compétences nécessaires pour occuper cette profession. En Tunisie, les chômeurs peu qualifiés représenteront 24% du total des chômeurs en 2020 et les chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur recherchant des postes au sein des professions intellectuelles et scientifiques seront à hauteur de 17%.

« Le système d’enseignement et de formation produit principalement des diplômés de l’enseignement supérieur. Ceci est dû à la croissance importante des effectifs à l’enseignement supérieur observée entre 2008 et 2014 », souligne une note sur les résultats du modèle de projection des besoins en qualifications en Tunisie.

Quelles sont les professions porteuses à l’horizon 2020 ?

Le modèle a identifié le Top 10 des professions les plus demandées à l’horizon 2020 et ce par catégorie de professions, à savoir « sans diplôme », « diplôme de la formation professionnelle » et par « diplôme de l’enseignement supérieur ».

Dans la catégorie sans diplôme, la demande du marché travail en manouvres des mines, du bâtiment et des travaux public est estimée à 31 330 demandes et d’environ 19 612 vendeurs et démonstrateurs en magasin, dirigeants et gérants.

Dans la catégorie « diplôme de la formation professionnelle », la demande en cadres de direction sera de 3456 diplômés.

Dans la catégorie « diplôme de l’enseignement supérieur », la demande en enseignants de l’enseignement secondaire sera de 6066 enseignants, de 4990 enseignants de l’enseignement primaire et 3440 personnes dans les professions libérales.

Le modèle a également identifié le Top des professions avec une demande supérieure à l’offre (pénurie) à l’horizon 2020. Dans la catégorie « sans diplôme », le manque en professions sans diplôme est estimé à 62 393 agriculteurs, 37 629 éleveurs d’animaux, 35 488 artisans et ouvriers du bois et assimilés. Dans la catégorie « diplôme de la formation professionnelle », l’écart entre la demande et l’offre en potiers, souffleurs de verre est estimé à 17 183. Dans la catégorie « diplôme de l’enseignement supérieur », cet écart est estimé à 22 346 enseignants de l’enseignement primaire et de 5 013 entre médecins, médecins dentistes, pharmaciens et vétérinaires.

Ce modèle, fruit d’une association depuis 2015 entre l’Observatoire national de l’emploi et des qualifications (ONEQ) et le Réseau de la jeunesse méditerranéenne (Net-Med Youth), devrait servir de base dans les politiques et orientations des différents départements gouvernementaux pour fixer des plans régionaux et sectoriels en la matière.

Ce modèle constitue certes un volet majeur des politiques de formation, d’emploi et d’orientation parce que ces résultats permettent de déterminer les besoins en emplois et contribuent à réduire le fossé qui existe entre les besoins des employeurs et la formation des jeunes.

Source de l'article l’Économiste maghrébin

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