Manarat: Un festival cinématographique méditerranéen voit le jour en Tunisie



La Méditerranée, ce creuset de civilisations et véritable trait-d’union, qui borde 22 pays aura son festival de cinéma sur la rive sud, en Tunisie.

Le Festival du cinéma méditerranéen de Tunisie “Manarat”, se déroulera ainsi du 9 au 15 juillet à Tunis et dans les régions. 

Organisé par le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), l’Institut français de Tunisie (IFT), et le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) et parrainé par la BIAT, ce nouveau festival viendra amener un vent de fraicheur avec la diffusion de 52 films venant de 12 pays.


1ère édition de Manarat, Festival du Cinéma Méditerranéen de Tunisie“L’idée initiale de ce festival est venue d’Olivier Poivre d’Arvor, son excellence ambassadeur de France. L’idée nous a plu parce qu’on s’est dit: Quoi de mieux que de faire un trait-d’union entre les deux rives de la Méditerranée autour de la création artistique et cinématographique” a affirmé la productrice tunisienne Dora Bouchoucha, directrice artistique du Festival au HuffPost Tunisie.

Des lieux de projections inédits

Une des originalités de Manarat se trouve dans les lieux de projections des films. Si les films en compétition seront diffusés dans les salles de la Cinémathèque de Tunisie, de l’IFT, au Cinémadart à l’Agora et au Zephyr, plusieurs autre films, qui ne seront pas en compétition seront diffusés...dans des plages publiques.

Ainsi le programme appelé “Toiles de mer” verra la projection de nombreux films dans différentes plages de Tunisie: à la Marsa, au port de la Goulette, à la plage de la Sirène à Hammam-Lif, à la plage du Fort de Hammamet, à la plage de Sidi Salem à Bizerte, à la plage El Karaia à Monastir, à Chatt Salam à Gabès et enfin à la plage de Boujaafar à Sousse.

“On a voulu en faire une manifestation populaire avec les projections gratuites sur les plages” a justifié Dora Bouchoucha avant d’ajouter: “On a choisi ces plages, d’abord parce qu’on ne pouvait pas en choisir plus. Il y a le volet financier, logistique et sécuritaire. Pour cette première édition, on a été obligés de faire des choix. Mais lors des prochaines éditions, on va encore faire évoluer les choses” a-t-elle promis.



Une compétition officielle et des prix

Manarat, sera avant tout une compétition du cinéma méditerranéen avec une compétition officielle. Ainsi 10 films seront en lice pour le prix du meilleur film.

Pour Dora Bouchoucha, directrice artistique du Festival, “toute notre programmation a été guidée par les problématiques que nous offrent cette mer que nous avons en partage”.

“Nous n’avons pas voulu courir derrière les films inédits comme tous les festivals. On s’est concentrés sur les films de qualité qui se rattachent à notre ligne éditoriale” a-t-elle expliqué.

Parmi les films en compétition, il y aura: 
  • Les bienheureux de Sofia Djama (Algérie)
  • Men don’t cry d’Alan Drljevic (Bosnie-Herzégovine)
  • Withered Green de Mohammed Hammad (Egypte)
  • Eté 93 de Carla Simon (Espagne)
  • La Villa de Robert Guediguian (France)
  • A Ciambra de Jonas Carpignano (Italie)
  • Razzia de Nabil Ayouch (Maroc)
  • Ghost Hunting de Raed Andoni (Palestine)
  • Vent du Nord de Walid Mattar (Tunisie)
  • More de Onur Saylak (Turquie)
Ces films seront précédés par le film Fuocammare de Gianfranco Rosi, qui ne sera, lui, pas en compétition officielle.



Un Jury d’exception

Exclusivement féminin, le jury de cette première édition de Manarat sera composé de Sondos Belhassen, actrice, danseuse et chorégraphe tunisienne, de l’actrice libanaise Manel Issa, de l’actrice belge Natacha Régnier, de l’actrice et productrice égyptienne Bushra Rozza et de l’actrice palestinienne Manal Awad.

Ces dernières remettront le Manar d’Or du meilleur film et un prix d’interprétation.

Un panorama du cinéma méditerranéen 

En dehors de la compétition officielle, un panorama du cinéma méditerranéen sera proposé cinéphiles. Au programme,16 films issus des pays du pourtour du bassin méditerranéen. 

Au programme:

  • Madame Courage de Merzak Allouache (Algérie)
  • Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi (Algérie)
  • Soleil de Plomb de Dalibor Matanic (Croatie)
  • Mawlana de Magdi Ahmed Ali (Egypte)
  • La belle jeunesse de Jaime Rosales (Espagne)
  • Montparnasse Bienvenue (Jeune femme) de Léonor Serraille (France)
  • Mediterranea de Jonas Carpignano (Italie)
  • Tramontane de Vatche Boulghourijian (Liban)
  • Retour à Bollène de Said Hamich (Maroc)
  • Le chanteur de Gaza (The idol) de Hany Abu Assaad (Palestine)
  • Tunisia Factory Collectif (Tunisie)
  • The Man Behind the Microphone de Claire Belhassine (Tunisie).
  • El Jaida de Selma Baccar (Tunisie)
  • Mustapha Z de Nidhal Chatta ( Tunisie)
  • La belle et la Meute de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
  • The Guest – Aleppo Istanbul de Andac Haznedaroglu (Turquie)

Des séances spéciales

Sept séances spéciales en hommage aux invités d’honneur seront prévues au cours de ce Festival. Voici le programme: 

  • Les Femmes du Bus 678 de Mohamed Diab (Egypte) en hommage à Bushra Rozza
  • Comment j’ai tué mon père de Anne Fontaine (France) en hommage à Natacha Régnier
  • Peur de rien de Danielle Arbid (Liban) en hommage à Manel Issa
  • Dégradé de Tarzan et Arab Nasser (Palestine) en hommage à Manal Awad
  • Les secrets de Raja Amari (Tunisie) en hommage à Sondoss Belhassen
  • Les Silences du Palais de Moufida Tlatli (Tunisie) en hommage à Hend Sabri
  • Prendre le Large de Gael Morel (France) en hommage à Sandrine Bonnaire

Hommages au cinéma marocain, palestinien et à Philippe Faucon

Des hommages seront rendus lors du Festival Manarat aux cinémas marocain et palestinien mais également au réalisateur français né au Maroc et qui véuc en Algérie, Philippe Faucon.

La programmation en hommage au cinéma palestinien sera comme suit: 

  • Noces en Galilée de Michel Khleifi
  • Leila’s Birthday de Rashid Masharawi
  • Paradise Now de Hany Abu Assaad
  • Le temps qu’il reste de Elia Suleiman
  • Fix me de Raed Andoni
  • 3000 nuits de Mai Masri
La programmation en hommage au cinéma marocain sera comme suit: 

  • Wechma de Hamid Benani
  • Chergui de Moumen Smihi
  • Badis de Abderrahman Tazi
  • Mille mois de Fawzi Bensaïdi
  • Sur la Planche de Leila Kilani
  • Les chevaux de Dieu de Nabil Ayouch
La programmation en hommage à Philippe Faucon sera comme suit: 

  • Samia
  • La Trahison
  • Dans la vie
  • La désintégration
  • Fatima
  • Amin
Un forum professionnel

Pour la première édition du Festival, un forum professionnel sera organisé. Au programme, plusieurs rencontres avec des producteurs, des réalisateurs, des scènaristes, des agents artistiques mais aussi des bailleurs de fonds.

  • Success stories de producteurs arabes
  • Mohamed Hefzy – Egypte
  • Said Hamich – Maroc – France
  • Lamia Chraïbi - Maroc
  • Wassim Béji – Tunisie – France
  • Nadim Cheikhrouha – Tunisie – France
  • Une discussion autour de la vitalité du cinéma de la rive sud de la Méditerranée entre Charles Tesson (Délégué Général de Semaine de la Critique – Festival de Cannes / Président de l’Aide aux Cinémas du Monde) Nabil Ayouch (Réalisateur et Producteur), Jacques Fieschi (Scénariste et Réalisateur) et Christophe Leparc (Festival Cinemed de Montpellier et Quinzaine des Réalisateurs).
  • Dominique Besnehard, l’un des plus importants agents artistiques de France, évoquera le métier d’agent à travers son parcours personnel et les grands talents qu’il a révélés et accompagnés.
  • Présentation par les représentants de la commission européenne et du CNCI des opportunités du programme MEDIA.
  • Présentation de soutiens et de fonds dédiés à la production et à la coproduction.
Des rendez-vous institutionnels

Parmi les nouveautés proposées par Manarat, se trouve également les rendez-vous institutionnels avec une réunion du fonds d’aide à la coproduction franco-tunisienne mais également des rencontres des représentants des CNC européens et des CNC de la région Méditerranée.

L’Arab Film Institute Commission, réunira 7 pays du sud de la Méditerranée pour une réflexion sur le cinéma de la rive sud sera également créé. Cette réflexion concernera tous les métiers liés aux Cinéma que ce soit au niveau de la distribution, du sous-titrage, de la coproduction...

Cela permettra également de penser au mécanisme de financement d’avances sur recette comme cela se fait au Maroc et en France, et dont un projet de loi à l’initiative du CNCI est en cours de proposition.

Par Yassine Bellamine - Source de l'article Huffpostmaghreb

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