Le
Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a plaidé hier pour la mise en place d'un
partenariat industriel entre les deux pays. Son idée ? Développer la
co-localisation plutôt que la délocalisation pour permettre aux usines
francaises de regagner en compétitivité.
L'Allemagne
a les pays de l'Est. Nous, nous pourrions avoir le Maroc. C'est en substance le
message qu'a voulu faire passer Jean-Marc Ayrault, le 11 décembre lors de sa
visite au Maroc, en défendant le concept de la co-localisation. L'idée qui
sous-tend ce concept est simple : les industriels français pourraient profiter
des bas-salaires marocains et d'une culture commune pour faire fabriquer des
produits ou des parties de produits dans le royaume chérifien. Une sorte de
délocalisation raisonnée qui, bien menée, pourrait permettre de créer de la
valeur des deux côtés de la Méditerrannée. Jean-Marc Ayrault pense même que les
deux pays pourraient partir ensemble à la conquête d'autres marchés, en
proposant une plate-forme industrielle intégrée.
L'idée
excellente fut effleurée en son temps par Nicolas Sarkozy et sa zone Euromed.
Si elle se met en place, elle obligera les industriels français à revoir leur
conception de la délocalisation. Comme les Allemands ont réussi à le faire, ils
devront mieux segmenter leur chaine de valeur pour mieux cerner les opérations
à haute valeur ajoutée (et donc faisable en France), des autres opérations plus
banales (délocalisables donc).
Cette
nouvelle segmentation méditerranéenne du travail obligera à revoir son
empreinte industrielle, sa supply-chain, ses fournisseurs, à reconcevoir aussi
certains produits. Mais ce travail de fond doit être fait. Alors que l'on peine
à alléger réellement le coût du travail en France, cette stratégie de
co-localisation pourrait permettre à notre industrie de regagner en
compétitivité, de retrouver d'importantes marges de manoeuvre. Ca vaut le coup
de tenter l'aventure, non ?
Par
Thibaut de Jaegher
Source
de l’article L’Usine Nouvelle
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