Dans un contexte de reconstruction, des projets de coopération se mettent en place entre la France et la Libye. Des efforts qui se concentrent notamment sur l’agroalimentaire, un secteur riche en opportunités.
L’heure est à la relance économique en Libye. Une mission spéciale destinée à soutenir les activités agro-industrielles se déroule du 2 au 7 décembre dans le pays. Organisé par le Bureau des Opérations Internationales et en coopération avec la Chambre de commerce franco-libyenne (CCFL), le bureauUbifrance à Tripoli, l’association Bretagne International et l’ADEPTA(Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires), l’événement vise à mieux définir le cadre réglementaire et les types de collaborations nécessaires pour que le potentiel national dans ce domaine puisse s’exprimer pleinement. Au cours de la semaine, la mission se rendra successivement dans les villes de Tripoli, Benghazi, et Misrata.
Ce sera l’occasion de rencontrer des dirigeants politiques et entrepreneurs libyens, aussi bien via des ateliers d’échanges que sur leur site de production. Malgré la modernisation des équipements et une intensification de l’agriculture, seulement 25 % des besoins libyens sont couverts actuellement, ce qui contraint le pays à des importations massives dans le secteur de l’agroalimentaire.
Plusieurs secteurs, en particulier l’élevage, constituent des priorités de développement. Les cheptels ovins, bovins, caprins et les camélidés recèlent un potentiel fort d’amélioration de la production animale. La culture dans son ensemble est également synonyme de développements rapides. Les infrastructures relatives à l’irrigation, à la production et à la transformation des fruits et légumes nécessitent des investissements afin de moderniser la filière et de pouvoir répondre à une demande importante. Les cultures céréalières et dattières, ou encore les plantations de raisins, de dattiers et d’oliviers figurent parmi d’autres richesses libyennes. Des besoins concernent aussi les activités de boulangerie et de pâtisserie, tant en matière d’équipements et matériels que de matières premières. Enfin, l’aquaculture en eau douce et en eau de mer, la pêche et les infrastructures portuaires figurent également parmi les domaines les plus prometteurs.
Cette mission franco-libyenne répond à une demande très importante de la part du gouvernement libyen et s’inscrit dans le cadre du cluster agricole et agroalimentaire animé par le MEDEF et la CCFL. Elle est labellisée par le secrétariat d’état au commerce extérieur. La nécessité de renforcer les échanges commerciaux entre la France et la Libye est au cœur de cette opération. « La croissance étant très faible sur le marché français et même européen, il est important d’aller chercher le développement économique dans les pays où la demande est forte et où il existe des moyens financiers pour mettre des projets sur pied », confiait Gilles Falc’hun, président de Bretagne Commerce International, lors de la dernière édition française du SIAL (Salon international de l’alimentation), en octobre dernier.
Cette association bretonne de soutien à l’internationalisation des entreprises, née de la fusion récente des réseaux Bretagne International et CCI International Bretagne, est un des partenaires de l’événement et mise sur le potentiel de la Libye pour exporter les produits et les savoir-faire régionaux. Les différentes missions qui se sont rendues en Libye depuis 2011 et la toute récente mission d'audit agricole d’Ubifrance ont confirmé le potentiel du pays et les importantes opportunités dans les filières agricoles et agro-industrielles appuyées par le développement du secteur privé voulu par le gouvernement. La visite du vice-ministre de l’agriculture libyen au Salon International de l’Agriculture avait permis, lors de réunions bilatérales, de faire avancer des projets et mettre en place les accords sanitaires pour les importations de viandes et de semences bovines.
Pour l’instant, les échanges économiques et commerciaux avec le pays restent encore relativement modestes. Marqués par un déficit commercial structurel, les échanges bilatéraux se montrent très fluctuants d’une année à l’autre. Les importations françaises en provenance de Libye sont à plus de 99 % composées d’hydrocarbures. Le domaine de l’énergie est prépondérant dans les échanges et investissements, même si les entreprises françaises s’intéressent de manière croissante au secteur de l’aéronautique, aux infrastructures publiques, aux télécommunications, aux transports et au tourisme. À noter qu’un Accord d’encouragement et de protection réciproque des investissements (API), signé le 19 avril 2004, est actuellement en vigueur, tout comme une convention fiscale de non-double imposition, entrée en vigueur le 1er juillet 2008.
Par Paul Montag - source de l'article Actu CCI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire