2013
devrait inaugurer une nouvelle vague d’optimisme dans les relations de la
Turquie avec l’UE. Alors que l’Irlande vient de succéder à la présidence
chypriote, Paris a pour sa part ouvert les chapitres 17 et 22 en guise de
signal positif.
Alors
qu’aucun nouveau chapitre pour l’adhésion de la Turquie à l’UE n’a été ouvert
depuis deux ans et demi, la France vient d’envoyer quelques signaux positifs.
Paris, qui bloquait 5 chapitres sous prétexte qu’ils sont directement liés à
l’adhésion, a suggéré à l’Irlande, qui a pris la tête de l’UE depuis le 1er
janvier, que les travaux sur deux chapitres pourraient reprendre. Sur un total
de 35 chapitres, il s’agit des 22e – Politique régionale et coordination des
instruments structurels – et 13e – Politique économique et monétaire. Des
responsables turcs ont déclaré à Zaman que le chapitre 17 était déjà prêt et
que le chapitre 22 pourrait être ouvert sous la présidence de l’Irlande, pour
peu que l’on témoigne suffisamment de volonté politique en ce sens. Pour
Ankara, les chapitres prioritaires sont ceux de l’Energie et de l’Education et
de la Culture, tous deux bloqués par Chypre. La commission européenne et le
Parlement européen avait déjà défendu, dans leurs rapports, la nécessité
d’ouvrir le chapitre de l’Energie. Cette embellie est confirmée par le Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, qui fait état d’une nouvelle étape dans le long
voyage de la Turquie vers l’UE après une année perdue en 2012. «Je crois qu’il
pourrait y avoir une nouvelle reprise [dans le processus de négociations] avec
l’Irlande», a déclaré Erdogan.
Chypre, principal obstacle
S’adressant
à Zaman, le ministre turc des Affaires européennes Egemen Bagis a déclaré de
son côté qu’il forme des espoirs pour 2013, tout en blâmant l’UE pour son
«obstruction injuste du processus de négociations». Selon Egemen Bagis, «La
raison pour laquelle nous avons eu des problèmes avec l’UE, ce sont les
politiques populistes de certains hommes politiques européens qui manquent de
vision et qui ne se préoccupent que d’aujourd’hui.» Le ministre a ainsi ajouté
: «le plus important pour nous, c’est moins le résultat que le processus
lui-même, [c’est-à-dire] la transformation socio-économique de la Turquie et sa
démocratisation.» 18 chapitres sont actuellement bloqués par les pays de l’UE,
dont 5 par les seuls Chypriotes grecs depuis 2009. D’après le vice-ministre des
Affaires étrangères, «Les chapitres bloqués par l’administration chypriote
grecque, tels que l’Energie et la Politique extérieure de sécurité et de défense,
ne sont dans l’intérêt de personne, y compris les Chypriotes grecs.» Bahadir
Kaleagasi, coordinateur international de l’Association turque des industriels
et hommes d’affaires (TÜSIAD), a également cité Chypre comme constituant le
principal obstacle à une amélioration des relations Turquie-UE. «Il est
déplorable qu’une question comme celle de Chypre provoque un blocage dans les
relations avec l’Europe, qui est [par ailleurs] confrontée à d’autres défis»,
a-t-il ainsi déclaré.
Un optimisme prudent face à des
problèmes persistants
Un
«optimisme prudent» semble maintenant prévaloir, compte-tenu du bilan mitigé
des relations passées avec l’UE. La secrétaire générale de la Fondation pour le
développement économique (IKV) Çigdem Nas, ne voit pas «les perspectives à
court terme pour les relations UE-Turquie comme étant très prometteuses».
Pourtant, selon Mme Nas, «les dirigeants européens peuvent réaliser que la
Turquie est le pays qui va donner de l’élan au processus d’intégration et
donner du dynamisme à l’Europe.» De même, Kaleagasi est convaincu que «L’Europe
a également besoin de la Turquie, parce qu’elle a besoin de la sphère
d’influence de la Turquie pour son élargissement.»
Source
de l’article Zaman France
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