Le risque terroriste en Tunisie a de quoi inquiéter Clasquin, qui vient d’acquérir LCI, une société de freight forwarding entre la France, le Maghreb et la Turquie. Son activité n’a toutefois pas souffert et le ton demeure résolument optimiste pour 2015.
Présent dans 20 pays, répartis sur les cinq continents, Clasquin trépignait aux portes du Maghreb. Voilà que fin mars, la société présidée par Yves Revol s’est offert, pour un montant que le PDG ne souhaite pas dévoiler, 80 % de la Financière LCI, qui détient elle-même 100 % de Lafont-Chavent International. Le solde du capital, soit 20 %, reste entre les mains du cofondateur - CEO Yves Chavent et son fils, directeur commercial.
Implantée en France, LCI est spécialisée dans le freight forwarding (commissionnement de transport) entre la France, la Turquie et les pays du Maghreb, principalement la Tunisie. Pour l’analyste du cabinet Oddo Nextcap qui suit le dossier, la « bonne adéquation des deux modèles qui permettrait à Clasquin de se développer sur une nouvelle route, entre France et Maghreb (thématique near-shore complémentaire au off-shore déjà adressé depuis l’Asie) et de renforcer sa verticale Textile, qui représente 27 % du chiffre d’affaires, sur un portefeuille clients complémentaire. » A l’issue de son dernier exercice, qui s’est clôturé en septembre, LCI a réalisé un chiffre d’affaires de 18,1 millions d’euros, soit l’équivalent de 8,5 % des facturations totales de Clasquin. Mieux encore, sa marge commerciale brute, indicateur le plus important de la profession, a atteint 6,8 millions d’euros, soit 13,5 % de celle de son repreneur, pour un résultat opérationnel courant de plus de 2,5 millions. « Cette opération aura un effet relutif en termes de bénéfice par action et de rentabilité dès la première année », se félicite la direction. Si Yves Revol s’inquiète bien évidemment de l’instabilité et du risque terroriste en Tunisie – les récents attentats dans la station balnéaire de Sousse ont coûté la vie à 38 personnes – il tente de rester serein. « LCI est présente de longue date en Tunisie. Elle y était au moment du Printemps arabe. On pense que les autorités tunisiennes vont prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les intérêts des étrangers. » Pour l’heure, l’activité n’a pas été affectée.
« Très très significative »
Clasquin en restera-t-il là ? Probablement pas. « On étudie des dossiers », souligne, énigmatique, Yves Revol, avant d’ajouter que le périmètre d’activité s’est déjà bien élargi avec la finalisation du rachat, fin septembre, de l’américain Garnett Logistics Group (30 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2014) et de l’allemand GAF (2 millions d’euros).
Ces opérations permettront de doper les résultats financiers de Clasquin. Preuve en est, la direction table sur une croissance « très très significative de l’activité et des résultats », sans pour autant livrer de chiffres précis. « Au premier trimestre, le nombre d’opérations du groupe a augmenté de 12,3 %, notre chiffre d’affaires de 20,4 % et la marge brute de 19,8 % », commente le directeur financier Philippe Lons. Avant d’ajouter : « les indicateurs du commerce mondial sont un peu plus favorables pour les cinq à sept prochaines années. » Pour l’exercice en cours, nous tablons sur un total de facturations de 250 millions d’euros (+ 18,2 %), assorti d’un résultat net de 3,50 millions (+ 66 %), une dernière estimationvalorisée 19,2 fois au cours actuel de 29,20 euros. Ce ratio tombe à 16 fois en 2016, inférieur à la moyenne des cinq dernières années.
Source de l'article Les Echos
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire