La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a publié, mardi 21 juillet 2015, une nouvelle enquête menée par ses services ainsi que ceux du Groupe de la Banque mondiale et de la BEI.
Ce rapport estime que malgré la réussite de la transition démocratique tunisienne considérée comme «la plus pacifique» de la région MENA, les entreprises tunisiennes sont confrontées à 3 difficultés majeures : l'instabilité politique qui demeure le premier obstacle, l'inadéquation de la formation de la main d'œuvre qualifiée et la concurrence du secteur informel.
«L'instabilité politique résulte des répercussions de la transition politique dans le pays, l'impact de la dégradation de la situation en Libye ainsi que de la menace du terrorisme», a souligné l'enquête.
Le deuxième frein à l'amélioration du climat des affaires résulte de l'inadéquation des compétences de la main d'œuvre, étant donné que le système de l'enseignement supérieur n'est pas adapté aux besoins du secteur privé. La preuve est que la Tunisie présente le 14ème plus haut taux de chômage des jeunes dans le monde (31,2%) ainsi que le taux de chômage le plus élevé dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen SEMED (13,3%).
Autre point, les entreprises tunisiennes sont confrontées à la concurrence du secteur informel. Environ 45,2% des entreprises (en particulier les entreprises les plus anciennes et les PME), sont menacées par la concurrence du marché informel. Ce taux est considéré le plus élevé dans la région SEMED où le taux de l'informel avoisine 40,2%. Ainsi, l'économie informelle de la Tunisie a représenté 38% du PIB en 2013 contre 30% en 2010. En outre, une récente étude menée par la Banque mondiale a indiqué que le gouvernement tunisien est en train de perdre des montants énormes des recettes publiques, en raison du commerce informel avec la Libye et l'Algérie.
Par ailleurs, cette enquête précise que la corruption est l'un des obstacles qui entravent l'environnement des affaires en Tunisie. Les entreprises enquêtées par la BERD ont déclaré avoir payé en moyenne 2,7% du chiffre d'affaires annuel en "dessous de table" ou cadeaux à des agents publics pour faciliter leurs opération (douane, taxes, licences …).
Notons que l’'enquête de la BERD s'est basée sur des entretiens avec plus de 6.500 chefs d'entreprise choisis au hasard et exerçant dans divers pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Source de l'article TAP & Businessnews
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