C’est dans le cadre de la fête nationale du Portugal, que messieurs Pedro Marinho Costa, Consul général du Portugal et Pierre Massis, Délégué général de l’OCEMO, ont organisé une conférence sur le rôle de la coopération régionale dans la lutte pour le changement climatique, le 18 juin 2015 à Marseille, à la Villa Méditerranée. L’AViTeM étant puissance invitante.
L’énergie et les changements climatiques, des questions cruciales pour l’espace euro-méditerranéen
Comme l’a déclaré Vincent Wallaert, responsable du pôle coopération de l’AVITEM, en ouverture de cette conférence, ce qui justifie l’attention particulière portée à la Méditerranée, c’est sa position de « hot spot du changement climatique ».
Pierre Massis, délégué général de l’OCEMO, modérateur de cette conférence, a rappelé les principaux points issus de la Med Cop 21 : « La dimension méditerranéenne est primordiale dans la lutte contre le changement climatique », « Il est nécessaire d’instaurer des axes de coopération pour la Méditerranée et de se saisir de nouveaux modes de développement, afin que la Méditerranée devienne une référence en la matière ». « La transition énergétique est fondamentale en Méditerranée, au-delà des problématiques liées, il y a des espérances de développement, de mutation »
Une approche holistique du développement durable
Selon Teresa Ribeiro, secrétaire générale adjointe pour l’Energie de l’Union pour la Méditerranée, « entre les pénuries d’eau, la surpopulation des centres urbains et la demande d’augmentation d’énergie dues au développement des pays, la région méditerranéenne est très concernée par le changement climatique ». Ce constat impose d’être capable d’avoir une approche globale et régionale afin de prendre les mesures nécessaires en matière d’énergie pour avoir une solution climatique sûre et efficace.
L’UpM a au centre de ses activités les questions de développement durable et d’efficacité énergétique et essaye d’avoir une approche globale et intégrée, « il faut lier l’effort régional avec ce qu’il faut faire au niveau de la planète » a expliqué Teresa Ribeiro. Deux axes d’actions sont développés : le premier basé sur le dialogue politique de coopération et le deuxième sur les projets. Le but ? « Avoir des initiatives qui font sens, tant au niveau des pays, qu’au niveau méditerranéen, avec une articulation globale cohérente des efforts. Il est important de rassembler les états membres de l’UpM et d’écouter leurs priorités pour les transformer en projet. L’effort régional doit se connecter à l’effort mondial. »
Les pays du Sud ont un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique
Les pays du sud sont engagés et proactifs face au changement climatique et aux questions énergétiques, nous assure Saïd Mouline, directeur général de l'Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l‘Efficacité Energétique du Maroc. « Les pays du sud de la Méditerranée possèdent des atouts énormes, pour porter de grands projets renouvelables » a-t-il expliqué, en donnant pour exemple, le plan solaire méditerranéen. « La création de grandes centrales basées sur le renouvelable au sud de la Méditerranée n’est pas une utopie. D’ailleurs, des lois sont votées au Maroc, pour que le secteur privé puisse investir dans ce type de projet. Le sud de la Méditerranée peut par exemple, produire une partie de l’énergie pour le nord de la Méditerranée et le Maroc est prêt. »
« Chacun peut agir à son niveau. Si la stratégie méditerranéenne de développement durable a été négociée dans la convention de Barcelone, elle appartient à la Méditerranée, il s’agit d’une stratégie commune, qui doit être développée de manière collaborative » a affirmé Hugues Ravenel, directeur du Plan Bleu.
L’importance du mandat politique pour les scientifiques
Comme l’a expliqué Joel Guiot, Directeur de la fédération de recherche ECCOREV FR et Directeur du labex OT-Med, « la science est là pour éclairer le politique sur ce qui ne va pas et l’aider à s’adapter ». A cet égard, la Méditerranée est une zone dans laquelle nous pouvons observer tous les problèmes rencontrés à l’échelle mondiale.
Selon madame Ribeiro « Comme l’a démontré la MedCop21, il faut que l’engagement politique soit clair pour mettre en lumière les découvertes scientifiques ». Elle confirme par la même occasion l’importance d’un engagement politique clair permettant de faire un signe et rassurer les investisseurs. Hugues Ravenel a également ajouté que les scientifiques ont le devoir de rendre le message compréhensible pour les politiques. Les travaux de recherche doivent se faire en synergie, « on ne peut pas avoir une politique énergétique, indépendamment d’une politique de l’eau et d’une politique alimentaire ».
La nécessité de travailler ensemble
C’est ce que l’on pourra retenir de cette conférence, reflétant les objectifs de l’UpM, grand organisateur au service de l’espace méditerranéen, rassemblant vingt-huit pays de l’Union Européenne, en plus de quinze pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Un organisme décisif pour fédérer les actions communes et les intérêts de tous, car capable et apte à donner au citoyen les réponses qu’il mérite en explorant les complémentarités.
C’est un message d’espoir pour la Méditerranée qu’a voulu lancer Teresa Ribeiro en réaffirmant l’importance de continuer à travailler sur ces questions. Si de nombreuses institutions travaillent en ce sens, « c’est par ce travail collectif que nous pourrons clarifier le rôle de chacun et arriver à une coordination interinstitutionnelle. Il faut continuer à explorer les synergies pour protéger notre bien commun : la Méditerranée. »
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