Rapport Banque mondiale - Région MENA : Moins de 3% de croissance trois ans d'affilé

La Banque mondiale ne prévoit plus que 2,6% de croissance économique en 2015 dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, contre 2,8% estimés en octobre dernier. Selon un scénario optimiste, la Banque anticipe une croissance moyenne de 4,1% en 2016 et 4,4% l'année suivante dans la région.

Résultat de recherche d'images pour "Banque Mondiale MENA"Pour la troisième année consécutive, la croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) est inférieure à 3%. La Banque mondiale vient même de réviser à la baisse à 2,6 % son estimation pour 2015 dans la région contre 2,8% prévu en octobre dernier. Selon son dernier Bulletin trimestriel d’information économique consacré à la région MENA, les principales raisons de cette révision sont les tensions politiques (conflits, guerres civiles) qui perdurent ainsi que les prix bas du pétrole (pour les pays exportateurs). Le Qatar (6,6%), Djibouti (6,5%) et le Maroc (4,7%) sont les pays de la région ayant enregistré les meilleurs taux d’augmentation du PIB en 2015.

«La croissance économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a été inférieure aux attentes en 2015... les facteurs responsables du ralentissement de la croissance dans la région ne semblant pas près de s’atténuer, les perspectives à court terme restent prudemment pessimistes et le taux de croissance moyen de la région se maintiendra à ce faible niveau», soulignent les responsables de l’Institution dans ce document. Ce dernier étudie les différentes façons - y compris la crise des déplacements forcés de population - dont les guerres civiles mettent à mal les économies de la région. L’étude cherche aussi à savoir comment la situation économique se rétablirait dans l’hypothèse du retour à la paix.

Ainsi, ajoutent les experts de la Banque Mondiale, avec une résolution politique des conflits au Yémen et Libye, et dans une certaine mesure en Irak et en Syrie, et la levée des sanctions contre l’Iran, la croissance régionale trouver un nouveau souffle grâce aux activités de reconstruction et à la reprise des investissements et des exportations pétrolières. «Dans ce scénario un peu plus optimiste, la Banque mondiale anticipe une croissance moyenne de 4,1 et 4,4% en 2016 et 2017 dans la région MENA… Une bonne part de cette croissance supplémentaire est subordonnée au retour de l’Iran sur les marchés mondiaux et à une sécurité suffisante pour que la Libye et l’Irak augmentent leurs exportations de pétrole», est-il expliqué.

Pour le Maroc, les perspectives sont restées inchangées (en attendant la révision des prévisions d’ici mai prochain). Ainsi, la Banque Mondiale table, dans ce rapport, sur un ralentissement de la croissance du pays à 2,7% cette année, en raison notamment d’une activité agricole moyenne. Pour 2017, la Banque prévoit pour le Maroc un taux de 4%. Le déficit budgétaire s’améliorerait à -3,7% du PIB en 2016 et -3% en 2017. Les experts de la Banque Mondiale estiment enfin que la démocratisation -et les libertés économiques qui l’accompagnent- pourrait être le meilleur moyen d’enrayer le déclin économique de la région MENA. «En prenant pour hypothèse que les transitions se soient produites dans les pays de la région MENA en 2015, la Banque mondiale estime que le taux de croissance du PIB par habitant atteindrait 7,78% en 2020, contre 3,33% en l’absence de passage à la démocratie». 

Par Moncef Ben Hayoun - Source de l'article Le Matin

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